C'est une violence de plus faite aux victimes... La réaction est vive à l'annonce de la décision de Bernard Preynat de faire appel de sa condamnation à cinq ans d'emprisonnement pour agressions sexuelles sur d'anciens scouts dans l'agglomération de Lyon.
Propos du président de la Parole Libérée.
Bernard Preynat fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison ferme pour agressions sexuelles, au lendemain de la décision rendue par le Tribunal correctionnel de Lyon. L'information publiée sur un réseau social par l'association La Parole Libérée, nous a été confirmée ce mardi 17 mars 2020 par la défense de l'ancien curé et responsable des scouts au sein de la paroisse de Sainte-Foy-lès-Lyon.
Selon nos informations, Bernard Preynat fait appel de la décision rendue à Lyon par la justice, tant sur les dispositions civiles que pénales. "Il remet tout en question" commente le président de la Parole Libérée.Quel suspens ! On a failli y croire en la sincérité du repentir.
François Devaux, victime de Bernard Preynat et partie civile au procès, commente vertement cette décision de faire appel. C'est dit-il "une violence de plus envers les victimes".
"Faire appel, c'est indécent comme démarche" poursuit le président de la Parole Libérée, convaincu que le but n'est pas que de suspendre la condamnation à cinq ans d'emprisonnement de Bernard Preynat.
"Après ce sera la Cour de Cassation, et puis même la Cour européenne des Droits de l'Homme" poursuit François Devaux qui, à chaud, réagit en se demandant s'il ne va pas boycotter ce deuxième procès à venir.
"Je n'ai pas très envie de me représenter devant un tribunal pour avoir encore une fois à démontrer mon préjudice personnel" nous confie-t-il. La contribution personnelle, de chacune des victimes venues à la barre lors du procès en première instance est encore bien douloureuse.
Sans parler de ce sentiment de "défaillance des autorités publiques". Et de la "déception face au Parquet de Lyon qui ne se pourvoit pas en cassation dans l'affaire Barbarin". Le 30 janvier 2020, le Primat des Gaules a été relaxé en appel pour son silence à propos des agissements de Bernard Preynat.
François Devaux conclut en posant cette question : "au-delà de la condamnation de Bernard Preynat, qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on fait pour soigner sa déviance ? Parce que même s'il va en prison, il n'en sortira pas guéri. Et ce qui m'est insupportable, c'est que d'autres enfants soient à l'avenir victimes de personnes que l'on sait être des prédateurs."