Moussa Camara, 30 ans, militant de l'association Aides est jugé devant le tribunal correctionnel de Lyon pour refus d'embarquer dans l'avion qui devait l'expulser vers la Guinée. Homosexuel, il affirme être en danger dans son pays d'origine.
Arrivé en France en 2015, Moussa Camara, 30 ans, affirme avoir fui la Guinée Conakry après de graves agressions physiques subies par son compagnon. Débouté du droit d'asile, il n'a pas formé de recours et fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français depuis un an.
Militant de l'association Aides, il était domicilié à Nîmes et devait retourner en Guinée via Marseille mais il a refusé de se laisser escorter à bord.
Transféré vers l'aéroport de Lyon Saint Exupéry, il a été placé en garde à vue et doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Lyon.
L'homosexualité : un acte contre nature dans le code pénal guinéen
L'association Aides dénonce sur son site internet un "acharnement" et demande "la suspension immédiate de cette expulsion, acte criminel et indigne du pays des Droits de l’Homme et le réexamen de sa demande d’asile.""En Guinée la violence physique et le rejet des homosexuels dans la société sont très ancrés."
D'après l'article 325 du code pénal guinéen, l'homosexualité est passible de 6 mois à 3 ans de prison assortis d'amendes pouvant aller jusqu'à 100 euros soit l'équivalent de deux mois de salaire moyen.
" Le cas de Moussa n'est pas un cas isolé explique Ariel, militant de l'association Afrique arc en ciel" qui soutient les migrants homosexuels d'origine africaine. Nous recevons régulièrement des homosexuels de Guinée Conakry qui craignent le retour chez eux et l'emprisonnement. L'arsenal juridique sur place évoque des amendes et des peines de prisons mais la violence physique et le rejet des homosexuels dans la société sont très ancrés."
Un rassemblement à l'appel de plusieurs associations est prévu à partir 14h vendredi 4 mai devant le tribunal de Grande Instance de Lyon.