Sous le coup d’une fermeture administrative depuis fin mai et jusqu’au 10 juillet, à cause d’un déjeuner en terrasse organisé lors du confinement, un café restaurant lyonnais peut finalement rouvrir.
Le 5 mai dernier, en plein confinement, Christophe Cédat, le patron du Café 203, avait offert un déjeuner en terrasse à deux de ses voisins commerçants. Une pratique alors illégale, même si selon le cafetier "la rue était déserte et personne n’était en danger". La sanction était tombée le 25 mai : un arrêté de fermeture administrative jusqu’au 10 juillet. Un coup de massue financier pour l’établissement, déjà placé en redressement judiciaire en octobre 2019.
Saisi d’une demande de suspension par la société qui gère le café, le juge des référés a estimé que si l’arrêté de fermeture pouvait être justifié au regard de l’infraction relevée, la fermeture totale du Café était disproportionnée et qu’elle portait une atteinte grave à la liberté du commerce.
Le Café 203 peut donc enfin reprendre son activité, une semaine après la réouverture des cafés et des restaurants.
Celui qui voulait "juste rendre service" à des gens qui font aussi parti des soignants et qui se retrouvaient pour parler de l’organisation de leur métier, ne comprend pas. "Je ne voyais pas où était le problème, il n’y avait personne dans la rue et personne n’était en danger", estime Christophe Cedat qui reconnait tout de même son erreur après coup. Car, en période de crise sanitaire, tous les restaurants étaient à la même enseigne et le sont encore aujourd’hui.
L’arrêté faisait également mention de deux autres dates
Le 5 mai dernier ne serait pas la seule date à laquelle le restaurant aurait accueilli du public.
L'arrêté fait également mention du 4 mai à 20h15 et du 9 mai à 13h45. Des faits contestés par le propriétaire. Selon lui, la vidéosurveillance dément le fait qu'une dizaine de personnes étaient attablées en terrasse. “Je ne suis quand même pas stupide au point d’avoir ouvert ma terrasse en pleine crise sanitaire ! J’ai ouvert de la vente à emporter, une activité traiteur qui marche mais forcément les clients attendent en terrasse leurs commandes. Et le mobilier, les “mange debout” peuvent être occupés par des gens qui passent dans la rue”.
L’arrêté relèvait aussi que le "Café 203" n’a pas été mis en conformité pour respecter la distanciation sociale et les règles sanitaires. "Faux" répond Christophe Cedat, "J’ai fait un mois et demi de travaux et j’ai même installé un lave-main automatique 24/24, et collé des sens de circulation”.