Le ZFE ne s'étendra finalement pas à l’est de la métropole de Lyon. Face aux nombreuses contraintes induites par ce tracé, un nouveau périmètre a été voté ce lundi 26 juin. On vous en dit plus dans cet article.
La métropole de Lyon fait marche arrière. La zone à faible émission (ZFE) ne s’étendra finalement pas à l’est lyonnais. Le projet d’extension a été abandonné. Une nouvelle mouture a été votée lors du conseil métropolitain du lundi 26 juin.
“Il est apparu que le périmètre étendu que nous avions proposé suscitait de la complexité, des incompréhensions et des inquiétudes”, explique Bruno Bernard, président de la métropole, à la suite d’une concertation publique du 23 juin pour expliquer cette décision.
De nouvelles portions concernées
Cette ZFE, créée il y a 3 ans pour exclure les véhicules les plus polluants, concerne déjà Lyon, Villeurbanne, Bron, Vénissieux et Caluire-et-Cuire. Depuis le 1er septembre 2022, seules les voitures de particuliers avec une vignette Crit'Air 1, Crit'Air 2, Crit'Air 3 et Crit'Air 4, ainsi que les voitures électriques peuvent accéder, circuler et stationner dans la ZFE de Lyon.
D’autres portions seront incluses dans le périmètre d'ici 2024. La M6, la M7, le boulevard Laurent Bonnevay et le boulevard périphérique Nord de Lyon aussi appelé BPNL.
- Les véhicules Crit'Air 4 ne pourront plus circuler dès le 1er janvier 2024.
- Les véhicules de Crit’Air 3 quant à eux ne pourront plus circuler dès le 1er janvier 2025.
- Dès 2028, les véhicules Crit’Air 2 et non classés ne pourront plus circuler.
La métropole estime une diminution du trafic d'ici 2028 de 10 à 20% dans la ZFE et de 5 à 10% aux alentours.
Le 14 février dernier, le président écologiste de la métropole lyonnaise, avait annoncé une "remise à plat" de ce projet d'extension, qui avait provoqué le mécontentement d'une partie des élus et de la population en raison de la rapidité de sa mise en place et certaines de ses restrictions.
Se limitant d'abord aux poids lourds et véhicules utilitaires légers classés Crit'Air 5, 4 et 3 ou non-classés, la ZFE de Lyon exclut depuis janvier dernier les véhicules des particuliers Crit'Air 5 et non classés, les plus polluants.
Les "box mobilités"
La métropole va lancer deux offres de box mobilités dès 2024. Le principe ? Proposer des alternatives à la voiture individuelle via des tarifs attractifs sur d'autres modes de déplacement tels que les transports en commun, le covoiturage etc.
"Sans radars pas de ZFE"
"Maintenant, c'est à l'État de faire ce qu'il a à faire", a-t-on conclu à la métropole, faisant écho à ce qu'avait estimé Bruno Bernard en février dernier."Il faut que l'Etat soit en adéquation avec l'obligation qu'il nous a transmise" pour les ZFE, avait-il affirmé à l'AFP. "S'il n'y a pas de communication nationale, on aura beaucoup de mal". Mercredi 21 juin 2023, un rapport sénatorial a préconisé d'assouplir le calendrier des restrictions et de renforcer les aides à l'achat de véhicules propres pour faciliter l'acceptation de la ZFE.
Par ailleurs, la métropole espère la mise en place de contrôle par l'État pour veiller au respect de la ZFE. "La ministre des Transports en 2018 qui s'appelait Elisabeth Borne avait signé une convention le président de la métropole de l'époque, David Kimelfeld, pour mettre en place des radars de contrôle en 2020.
Quand je suis arrivée en 2020, la ministre de l'Ecologie Barbara Pompili dans une réunion m'a dit "ce sera 2022", puis quelques mois après le président de la République a dit, "ce sera 2023", puis encore quelques mois après le gouvernement a dit "ce sera fin 2024" donc un déploiement en 2025", regrette Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la métropole aux mobilités pour qui "sans ces radars pas de ZFE, donc pas d'amélioration de la qualité de l'air et toujours malheureusement des dizaines de milliers d'enfants qui à chaque montée de pollution foncent aux urgences."
A ce jour, onze métropoles, dont les premières ont été Lyon, Grenoble et Paris, ont mis en place une ZFE avec des calendriers différents. Une généralisation en France de ces zones est prévue par la loi d'ici à 2025 dans les 43 agglomérations de plus de 150.000 habitants.