Maltraitance dans les crèches : 2 ans après la mort d'un nourrisson à Lyon, un rapport préconise un signalement simplifié

Suite au drame survenu à Lyon, en 2022, un rapport du groupement d'intérêt public (GIP) France Enfance protégée, délivre une série de préconisations. Numéro d'urgence, liens avec les conseils départementaux ou renforcement des formations, font notamment partie du rapport.

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L'histoire avait ému la France entière, bien au-delà des frontières du Rhône. Un nourrisson de 11 mois, mort après avoir ingéré du Destop dans une crèche privée de Lyon, en 2022. L'enquête avait abouti aux aveux de l'auxiliaire de puériculture qui, excédée par les pleurs de l'enfant lui avait fait boire le produit caustique après l'en avoir aspergé.

Un drame et des réactions

Trois mois après les faits, l'établissement avait été fermé par l'enseigne People & Baby, elle-même, anticipant une décision de justice. Mais ce drame avait surtout jeté une lumière crue sur les dysfonctionnements dans certaines structures et conduit le gouvernement à commander une série de rapports.

"Le drame de Lyon a interrogé les mécanismes de prévention et de lutte de la maltraitance, comme la surveillance et le contrôle des lieux d'accueil du jeune enfant", relève Florence Dabin, présidente de France Enfance protégée dans son rapport portant sur "le recueil des alertes" dans les crèches.

Il faut "mieux identifier les maltraitances, faire remonter les signalements, faciliter la coordination et le recueil des informations", souligne Mme Dabin, également présidente du département de Maine-et-Loire, en préambule de ce document remis mardi à la ministre chargée de la Petite enfance Agnès Canayer.

Un nouveau numéro d'urgence

Pour y parvenir, le rapport de 170 pages préconise la mise en place d'un numéro unique qui "devra figurer sur des affiches diffusées nationalement et dans tous les livrables à destination des parents".

Ce numéro unique "renverra l'appelant sur le service dédié selon le choix du département"- cellule de recueil des informations préoccupantes (Crip), protection maternelle et infantile (PMI) ... - et fonctionnera en parallèle du 119, numéro d'appel national pour les enfants en danger.

Dans le traitement d'une alerte, "un accusé de réception sera adressé à l'émetteur par le Conseil départemental qui devra recevoir ensuite impérativement les suites données à son signalement (abandon ou poursuite)", précise le rapport.

Sont également préconisés "la mise en place d'outils partagés avec les partenaires locaux (Caisse d'allocations familiales et préfet)" et le "recollement des données sur le plan national".

Une application rapide espérée

Le rapport, dont l'auteure souhaite que ses préconisations puissent être "rapidement appliquées", appelle également à renforcer la formation des professionnels afin de prévenir les cas de maltraitances et "mieux les repérer".

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