Le projet d'élargissement de cet axe saturé était contesté depuis plusieurs années par des collectifs d'opposants. La majorité écologiste de la Métropole de Lyon s'associe à leur opposition, estimant que les aménagements pour décongestionner l'A46 augmenteraient la pollution.
Il est saturé, mais il ne sera pas élargi. Le projet d'ajout d'une voie supplémentaire sur une portion de l'autoroute A46, et de création de diverses infrastructures pour soulager cet axe, a été rejeté, lundi 27 septembre, par la majorité écologiste de la métropole de Lyon. Les élus estiment que "des alternatives crédibles" pourraient permettre de "contenir le trafic", et ont évoqué plusieurs pistes.
La fin d'un bras de fer
Longue d'un peu plus de 20 km, l’A46 Sud est une voie de contournement de Lyon qui relie les échangeurs de Manissieux, au nord, et de Ternay, au sud. Elle est reliée au périphérique qui contourne l'agglomération par l'est. Le projet d’aménagement rejeté par la métropole était défendu par l'Etat et la société ASF, gestionnaire de l'axe autoroutier. Il consistait à ajouter une voie supplémentaire et à aménager plusieurs échangeurs, carrefours et autres bretelles d'accès sur ces emprises. Mais, depuis plusieurs années, il était contesté par divers collectifs d'opposants, de mouvements écologistes ou de riverains. Alors que cet axe passe à proximité d'une dizaine de communes, les opposants étaient nombreux et fédérés en un grand collectif. Très actifs, les militants craignaient une augmentation de la pollution ou encore une défiguration des espaces naturels. Ils remportent donc une victoire, avec l'appui de la métropole : "les études montrent que les capacités routières nouvelles génèrent une augmentation du trafic routier au détriment des autres modes de déplacement. Élargir l’A46 induira très rapidement de nouveaux flux, davantage de pollution et une accélération de l’étalement urbain", constate Jean-Charles Kohlhaas, vice-président délégué aux Déplacements à la Métropole de Lyon. Mais sur certaines portions, l'A46 est emprunté par plus de 100 000 véhicules par jour, et son utilisation est déjà en constante augmentation. Les élus ont donc évoqué d'autres alternatives.
Un projet ferroviaire encore lointain
Ces travaux devaient permettre à la fois d'éviter l’agglomération lyonnaise par l’Est, de mieux desservir les zones d'habitation et d'activités, et de décongestionner la section la plus saturée de l'axe. Selon des études demandées par les porteurs du projet, la saturation de l'équipement entraîne déjà en moyenne 5 heures de très fortes perturbations chaque jour, impactant par la suite les autres axes autoroutiers desservis. Principale idée pour répondre à ce problème : relancer un projet de contournement ferroviaire. Selon la métropole, "il permettrait de retirer près de 9 000 poids lourds par jour". Mais après un débat public en 2001 puis, pour sa section Nord, d'une Déclaration d’Utilité Publique (DUP) en 2012, le projet ferroviaire s'est arrêté en rase campagne. Cette solution éventuelle, aujourd'hui au point mort, ne peut donc s'envisager qu'à très long terme. Pour répondre à l'urgence, les élus de la métropole de Lyon veulent encourager le covoiturage et le développement de transports en commun. La métropole de Lyon envisage par exemple la réalisation d’un service express métropolitain, vers le Nord Isère et les agglomérations de Vienne-Condrieu. Ce service pourrait combiner, à terme, une desserte ferroviaire et des cars express sur autoroute.