L'espèce prolifère en Auvergne-Rhône-Alpes, les conditions climatiques de ce mois de mai étant propices à son développement. Mais chacun peut agir pour ralentir la propagation de cet indésirable, nuisible et vecteur de maladies.
Sa présence en Rhône-Alpes remonte à 2009. Les premiers moustiques tigres étaient aperçus en bordure d'autoroute, sur les grands axes reliant l'Italie. La Drôme et l'Ardèche étaient les premiers envahis. Aujourd'hui, tous les départements de la région sont concernés. En France, 57 d'entre eux sont recensés comme des zones où cette espèce est fortement implantée et active.
Les villes en première ligne
Des températures douces et des précipitations abondantes constituent son milieu de prédilection. Si les premiers moustiques tigres sévissent dès la fin mars, le mois de mai favorise leur recrudescence. L'insecte pond ses larves là où l'eau stagne, jardinières, balcons, gouttières, piscines, jeux pour enfant dans les jardins…d'où sa présence accrue dans les zones urbanisées. Outre ses rayures, sa particularité est de piquer en journée et d'être très agressif. Vorace, il s'épanouit là où il y a une forte densité humaine.Comment agir ?
Néfastes et souvent inefficaces dans la durée, les insecticides ne sont pas préconisés contre les moustiques tigres. Pour limiter ces nuisances, l'Entente Interdépartementale Rhône-Alpes pour la Démoustication (EID- établissement public mandaté par les services préfectoraux et l'Agence régionale de Santé) recommande aux particuliers de vider tous les récipients extérieurs et de couvrir les surfaces où l'eau s'accumule. "C'est une période charnière qui aura un impact sur la vitesse d'augmentation de la population des moustiques tigres. Si rien n'est fait la population proliférera rapidement", prévient Rémi Foussadier, Directeur Général de l'EID Rhône-Alpes.L'an passé, les agents de l'EID Rhône-Alpes ont effectué 30 000 visites à domicile sur demande des habitants pour identifier les foyers de moustiques tigres. Cette année, en raison du confinement, les diagnostics ne reprendront qu'à partir du 18 mai.
Vecteur de maladies
Le moustique tigre véhicule des maladies telles que la dengue, le virus zika ou le chikungunya. "Il ne peut transmettre le virus qu'en cas de piqûre d'une personne déjà infectée" précise Rémi Foussadier. La femelle fractionnant ses repas, elle pique plusieurs fois, plusieurs individus, ce qui multiplient les risques de propagation. En cas de signalement d'une de ces 3 maladies, l'EID lance alors une enquête épidémiologique dans les 150 mètres de résidence du malade et traite la zone contaminée.Le moustique tigre ne véhicule pas le Covid-19 comme l'explique Rémi Foussadier : "il ne transmet que les pathologies présentes dans le sang, or le COVID n'est pas présent dans les tissus sanguins". Moins bonne nouvelle. Le pic de nuisance atteint son apogée au milieu de l'été. Coriace, le moustique tigre prolifère jusqu'à l'automne.