"On n’a même pas assez de budget pour donner des couvertures", alerte le Samu social du Rhône

C'est une première : l'association Alynea qui s'occupe du Samu social dans le Rhône a besoin de dons privés. Alors que le nombre de demandes de logement d'urgence ne cesse d'augmenter, l'association manque de moyens pour aider les personnes à la rue.

Pour la première fois en cinquante ans d'existence, Alynea, l'association qui porte le Samu social dans le Rhône, doit lancer une campagne pour récolter des dons. Elle comptabilise 14 000 personnes sans domicile, "une augmentation de 100% depuis 2018", affirme l'association sur son site internet, tout en mettant en avant qu'il y aurait "près de 53 000 logements vacants sur la région lyonnaise".

50% de plus depuis septembre

"Le sans-abrisme à Lyon n'a jamais été à un tel niveau et il n'y a jamais eu autant de situations critiques, alerte Pascal Isoard-Thomas, le directeur général d'Alynéa. On a 14 000 personnes recensées sans solution, elles sont soit en squat, soit en bidonville, soit dans les rues. Avec l'association, on rencontre 5 000 personnes chaque année et depuis septembre, on a rencontré 50% de personnes en plus."

L'association veut donc alerter les pouvoirs publics et solliciter les donateurs privés. "Aujourd'hui, on n’a même pas assez de budget pour donner des couvertures à tout le monde, remettre une couverture ça nous coûte à peu près 10 €", explique le directeur général.

"Un tri à la vulnérabilité"

Personnes âgées, personnes en situation de handicap, parents avec nourrisson, les profils des personnes aidées sont multiples. "Ce qui est nouveau, c'est notre impossibilité à apporter une réponse, même pour les situations critiques, alerte Pascal Isoard-Thomas. On a une femme de 75 ans qui actuellement dort à la rue, mais aussi une maman, avec un enfant atteint de troubles autistiques, laissée sur un banc..."

Problème : il n'y a pas de logements d'urgence pour tout le monde dans la Métropole de Lyon et dans le département. "Quand tous les dispositifs sont complets, il faut opérer une sorte de tri sur le terrain, un "tri à la vulnérabilité", qui d'année en année est fait sur des critères toujours plus restreints donnés par la puissance publique".

" À Montpellier, où les logements sont moins saturés, un enfant est dit "vulnérable" jusqu'à ses trois ans. À Lyon, c'est jusqu'à un an. À Paris, c'est jusqu'à ses trois mois."

Pacal Isoard-Thomas, directeur général d'Alynea

Un nombre de places limité

L'association Alynéa loge à Villeurbanne des parents à la rue, qui ont des enfants en bas âge, mais le nombre de places est limité. "Je suis vraiment très contente, enfin, il y a un endroit où mon enfant pourra dire à ses amis, "venez voir où j'ai vécu quand j'étais enfant, raconte avec émotion Ornella son bébé dans les bras. Mais il ne faut pas que ça s'arrête à nous, il y aura d'autres personnes à aider."

Ici, la mère de famille a sa cuisine, sa salle de bains et aussi des voisines avec lesquelles elle partage des moments de convivialité. "Aujourd'hui, l'une d'entre nous va fêter les trois ans de son enfant et nous sommes invités", se réjouit Ornella.

Une solution cependant temporaire, la jeune mère de famille devra partir dans un an. 

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