Dans le Rhône, les pompiers réclament un accès prioritaire aux stations-services pour pouvoir se rendre dans les casernes. "Les pompiers qui travaillent à Lyon habitent en majorité en dehors de la ville", nous confie un pompier.
La pénurie d'essence stresse les travailleurs qui n'ont pas d'autres choix que de prendre leur voiture pour se déplacer sur leur lieu de travail. Les pompiers n'échappent pas à la règle. Si les véhicules de secours des pompiers, de la gendarmerie, de la police ou du SAMU ont un accès prioritaire aux stations-services, ce n'est pas le cas pour les pompiers à titre individuel. C'est-à-dire que pour se rendre sur leur lieu de travail avec leur véhicule personnel, les soldats du feu doivent tourner en rond, comme la majorité des Français, avant de trouver une pompe en service.
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Dans un courrier rendu public, les pompiers de la Métropole de Lyon et du Rhône (SDMIS) ont donc demandé à leur direction des mesures leur permettant d'acheter du carburant pour rejoindre leurs casernes. "Il faut que le personnel de service puisse se rendre sur son lieu de travail avec un justificatif, pas forcément pour faire le plein mais juste pour avoir de quoi rejoindre la caserne", nous confie Franck Chenal, délégué départemental du syndicat Sud Solidaires.
Il y a une grande majorité des pompiers en poste à Lyon qui habitent en dehors de la ville
Franck Chenaldélégué départemental du syndicat Sud Solidaires
Selon ce syndicaliste, de plus en plus de pompiers commencent à avoir du mal à gagner leur lieu de travail à Lyon. "Le service essaye toujours de s'arranger pour que ces situations (des absences de pompiers) n'existent pas. Mais si de plus en plus de pompiers qui habitent hors de Lyon n'arrivent pas à faire le plein et sont en pénurie d'essence, ça va poser problème", poursuit Franck Chenal. "Il y a une grande majorité des pompiers en poste à Lyon qui habitent en dehors de la ville, voire en dehors du département du Rhône à cause des prix de l'immobilier", poursuit le syndicaliste.
Pour le moment, aucune opération de secours n'a été annulée à cause d'un manque de pompiers présents sur leur service, précise le syndicat. Contactée par l'AFP, la direction du SDMIS se veut, elle, moins inquiète. Elle assure n'avoir pour l'heure "aucune inquiétude pour la continuité des services". "Nous n'avons pas connaissance de situations difficiles d'agents qui n'ont pas pu venir au travail, ces derniers s'organisent de différentes manières, notamment avec du covoiturage. Ce n'est pas encore un sujet pour nous, même si on reste vigilant pour la suite", a déclaré un porte-parole.