Quatorze députés ont organisé des tests pour mesurer leur taux de PFAS, des polluants dits éternels, dans les cheveux. La députée du Rhône, Marie-Charlotte Garin, enregistre un taux bien supérieur à la moyenne nationale. Elle dénonce un "scandale sanitaire" et dit s'inquiéter pour la population lyonnaise.
"C'est une bombe à retardement écologique et sanitaire" estime Nicolas Thierry,14 députés EELV ont décidé d'envoyer des mèches de cheveux dans un laboratoire pour analyser le taux de substances poly- et perfluoroalkylées (PFAS) dans leur sang.
Les résultats révèlent la présence de substances poly- et perfluoroalkylées (PFAS) dans les cheveux de tous les parlementaires prélevés.
Aujourd’hui, tous les Français possèdent des PFAS dans le sang. C’est la conclusion d’une enquête conduite par Santé Publique France entre 2014 et 2016, le rapport Esteban.
L'élu girondin, à l'origine de cette démarche, explique que "ces substances sont à la fois indestructibles et à la fois très mobiles dans l'environnement". "Une étude a montré très récemment que vous avez des PFAS dans le sang des ours polaires, donc ça montre que personne n'y échappe", soutient l'élu girondin.
Lyon, une des zones les plus polluées d'Europe
La députée écologiste du Rhône, Marie-Charlotte Garin, n'est pas surprise compte tenu de la concentration d'industries chimiques près de Lyon. "Cela veut dire très probablement qu'un grand nombre de la population lyonnaise et de la vallée du Rhône a des taux à peu près similaires", s'insurge l'élue qui se dit "inquiète" face à ces résultats.
Le sud de Lyon fait partie des sites les plus pollués par les PFAS en France et en Europe. Dans une enquête diffusée sur France 3 Rhône-Alpes, nous avons démontré, pour la première fois, la présence de PFAS dans le sang des riverains de la plateforme industrielle de Pierre Bénite, où deux usines fabriquent ces polluants.
> Retrouvez l'intégralité de l'enquête "Polluants éternels : un poison en héritage" sur la plateforme france.tv et son application mobile (iOS & Android).
Des analyses lanceuses d'alerte
Ces résultats surviennent au lendemain de la publication des résultats d'une autre analyse toxicologique menée sur 26 sénateurs socialistes et qui révèle notamment que tous sont contaminés par au moins un pesticide et au mercure.
"Il est grand temps de prendre conscience de l’existence de ces substances nocives et de leur impact sur la santé des populations, pour remettre en question notre rapport à la production, à la chimie, aux objets qui nous entourent", estime Angèle Préville, députée du Lot qui a initié cette démarche.
En 2017, une dizaine de députés avaient également organisé un dépistage de glyphosate dans une mèche de cheveux pour faire pression sur le gouvernement et tenter d'obtenir une réglementation plus restrictive.