Le gouvernement a annoncé mardi 17 janvier un plan d'action contre les PFAS, des polluants chimiques qui restent très longtemps dans l'environnement. L'usine d'Arkema à Lyon, qui rejette des PFAS, sera l'un des sites tests pour restreindre l'usage de ces polluants dits éternels.
Au sud de Lyon, l'usine Arkema a été régulièrement épinglée ces derniers mois pour des rejets de polyfluoroalkylés (PFAS), des composés chimiques de synthèse soupçonnés d'avoir un effet néfaste pour la santé des humains. Une enquête de l'émission Envoyé Spécial avait montré en 2022 que l'usine avait déversé des polluants autour du site industriel.
Et pas plus tard que ce mardi 17 janvier, une étude sanitaire a montré que des œufs de poules pondus dans les poulaillers de particuliers de la commune de Pierre-Bénite sur laquelle est implantée l'usine Arkema présentaient des taux de PFAS 16 fois supérieurs aux normes sanitaires.
Le même jour, le gouvernement a présenté un plan d'action pour restreindre l'utilisation et la fabrication de PFAS et de perfluorés (PFC) en France. Le site Arkema de Pierre-Bénite doit être "préfigurateur" de cette démarche d'identification et de diminution, a-t-il été précisé lors des annonces du ministère de la Transition écologique.
Le gouvernement veut réduire les émissions des industriels
Ce plan d'action gouvernemental comporte six axes d'action. Le ministère de la Transition écologique veut notamment améliorer la connaissance des rejets de polluants éternels dans l'environnement, mais surtout "réduire les émissions des industriels de façon significative".
Le gouvernement envisage ainsi de sortir les déchets "réputés contaminés par les PFAS" des filières de recyclage. Les déchets pollués devront être traités par des installations adaptées, comme l'incinération à forte température. Le site Arkema de Pierre-Bénite "sera préfigurateur de cette démarche d’identification et de diminution des rejets de PFAS", note le plan d'action.
La Métropole de Lyon regrette un plan pas assez ambitieux
Les autorités veulent aussi mieux tracer les rejets de PFAS. "La surveillance de l’imprégnation au sein de la population française sera ainsi poursuivie avec le lancement en 2023 de la nouvelle enquête nationale de biosurveillance ALBANE", peut-on lire.
La Métropole de Lyon, touchée par la pollution d'Arkema, a salué le plan d'action du gouvernement mais regretté qu'il soit "encore trop peu ambitieux", dans un communiqué publié mercredi. La collectivité "souhaite devenir un site pilote d'action prioritaire, demande plus de transparence et estime indispensable la mise en oeuvre d'une étude épidémiologique".
Les écologistes à la tête de la Métropole appellent à la création d'un "Institut éco-citoyen qui puisse assurer une veille sur la pollution des sites industriels de la vallée de la chimie et ses impacts potentiels sur la santé", "en partenariat avec les citoyens, les collectivités, certains industriels, les experts-scientifiques et les chambres d'industrie".