Pollution aux PFAS : "On veut que les rejets toxiques cessent", des riverains manifestent devant l’usine Arkema au sud de Lyon

Près d'une centaine de riverains se sont mobilisés ce dimanche 18 juin devant les portes de l’usine Arkema de Pierre-Bénite, au sud de Lyon. Tous dénoncent la pollution aux “polluants éternels”, utilisés par cet industriel de la vallée de la chimie.

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C'est une première. Devant les portes de l’usine Arkema, près d'une centaine de riverains ont manifesté ce dimanche 18 juin, au sud de Lyon. Une nouvelle étape dans le combat contre les perfluorés après le dépôt d’un “référé pénal environnement” auprès du tribunal judiciaire de Lyon.

Pour beaucoup, l’action des pouvoirs publics reste insuffisante. Riverains et activistes mobilisés espèrent initier une mobilisation citoyenne pour se faire entendre.

“Même si Arkema ne veut pas, nous on est là”, chante au mégaphone un manifestant. “Arkema, pollueur éternel”, “200 000 lyonnais boivent de l’eau non potable”, “Arrêt immédiat de la production et de l’utilisation”, peut-on lire sur des pancartes de l'association Alternatiba-ANV 69 ou Bien vivre à Pierre-Bénite. Le site figure parmi les plus pollués par les perfluorés en France. 

Réveiller les consciences 

Des riverains de Pierre-Bénite qui avaient accepté de confier leur prélèvement pour notre enquête exclusive sur les PFAS étaient mobilisés. “La manifestation n’est pas seulement symbolique, elle exprime un ras le bol. On n’est pas compris par nos élus, on est obligé de faire des actions alors que ce n’est pas notre ADN. Moi je ne fais pas ça d’ordinaire, mais on ne nous comprend pas. Encore cette semaine, les déclarations de notre député Cyrille Isaac-Sibille, qui devrait nous défendre, sont intolérables. Il nie tout, il rejette tout, on ne peut pas laisser passer ça”, assure Thierry Mounib, président de l'association “Bien vivre à Pierre-Bénite”. 

Le député Cyrille Isaac-Sibille s’est prononcé pour le report de l’interdiction de l’utilisation des perfluorés en commission Développement Durable à l’Assemblée nationale. 

Pour les activistes d’Alternatiba comme pour les riverains, il faut passer à la mobilisation collective pour “réveiller les consciences. Il faut bien que les gens sachent. Ils ont l’impression qu’on va s’en occuper ou que c’est mineur parce que c’est minimisé par les politiques”, ajoute Thierry Mounib. 

“Les maires d’Oullins et de Pierre-Bénite devraient être là, c’est une évidence”

“Il y a beaucoup de déni, je le vois bien quand on en parle autour de nous, les habitants même les plus proches des usines se sentent, d’une certaine manière, pas concernés. Ils font l'autruche et mettent la tête dans le sable ce qui est dommage parce que quitte à être concerné, autant réagir”, assure Alice Beranger, une habitante, qui attend une réaction de l’ARS, l'Agence régionale de santé, ou des maires d'Oullins et de Pierre-Bénite : “Ils devraient être là, c’est une évidence. En tant que citoyenne, je trouve ça incompréhensible”. 

D’autres acteurs politiques étaient pourtant bien présents comme Cyril Mathey, adjoint au maire de Givors et militant EELV : “On n’a pas la baguette magique pour dire demain, on nettoie toute la terre, toutes les eaux du territoire lyonnais. Mais par contre, notre rôle d’élu, c’est aussi de pousser les décideurs à agir, à faire appliquer les règles et à pousser les industriels à transformer leur modèle économique et leur fabrication. Arkema pourrait fabriquer autre chose que des produits polluants qu’on utilise tous les jours”, assure l’élu.

Des actions symboliques 

Un panier d'œufs pollués aux PFAS a été déposé devant les portes de l’usine. “C’est un peu le symbole de toutes les pollutions aux perfluorés qui empêchent les habitants de consommer. Il y a plus de 17 000 sites pollués en Europe, Arkema en est un exemple mais ce n’est pas le seul”, affirme un activiste d’Alternatiba - ANV 69, le panier dans les bras. Autre action forte, une simulation de scène de crime a été dessinée à la bombe de peinture.   

“Faire des observations et des demandes de la part des autorités environnementales, ça ne suffit pas manifestement. Ça fait des années qu’Arkema est au courant. Il y a eu des alertes en 2011, 2013, 2015 et rien n’a été fait. C’est seulement maintenant que le sujet est dans le débat public et qu’il y a eu de très bonnes enquêtes journalistiques, qu’Arkema commence à bouger et à mettre quelques mesures en place mais évidemment c’est hautement insuffisant. Nous ce qu’on veut c’est que les rejets toxiques qui se retrouvent dans le sang, les œufs, le lait maternel cessent”, assure Charles De Lacombe, porte-parole d’Alternatiba-ANV 69. 

Tous l’assurent :ce n’est que le début de leur action. D’autres mobilisations seront organisées pour informer et enjoindre les habitants concernés à réagir.  

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