Le tribunal correctionnel de Lyon rendra mardi 15 décembre son jugement dans l'affaire d'incitation à la haine visant Marine Le Pen, qui avait comparé en décembre 2010 les prières de rue de musulmans à l'Occupation nazie, la relaxe ayant été requise.
La présidente du Front national, qui avait assisté à l'audience en octobre, ne sera pas présente cette fois au palais de justice. "Elle ne fait pas le déplacement, je serai présent et on attend la décision très sereinement", a déclaré son avocat, Me David Dassa Le Deist,
Marine Le Pen a comparu le 20 octobre dernier devant le tribunal correctionnel de Lyon pour "provocation à la discrimination, à la violence ou à la haine envers un groupe de personnes à raison de leur appartenance à une religion", pour des propos tenus voilà cinq ans lors d'une réunion publique dans la ville, alors qu'elle était en campagne pour la présidence du Front national face au Lyonnais Bruno Gollnisch.
Marine Le Pen encourt une peine d'un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Mais le procureur Bernard Reynaud avait requis la relaxe, estimant que "Mme Le Pen, en dénonçant ces prières dans l'espace public, imputables non à l'ensemble de la communauté musulmane mais à une minorité, n'a fait qu'exercer sa liberté d'expression".
Quatre associations, dont la Licra, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), le Mrap et la Ligue judiciaire de défense des musulmans, se sont constituées parties civiles, plus ou moins tardivement, dans cette affaire.