La Métropole de Lyon a présenté son projet pour améliorer la qualité de vie du quartier Guillotière-Péri. Le projet mise sur le réaménagement de la voierie, mais pas sur la reconstruction d'immeubles.
Depuis quelques années, la place Gabriel Péri à Lyon, ou "place du pont" pour les intimes, est sous le feu des projecteurs pour des problèmes de violences, trafics et incivilités. Une médiatisation qui a valu la visite du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et davantage de présence policière dans le quartier.
Pour rendre aujourd'hui la place Gabriel Péri plus vivable pour ses habitants, la Métropole de Lyon souhaite "redonner une plus grande place aux piétons", grâce par exemple à des trottoirs plus larges, des quais de tramway rallongés de 10 mètres ou l'aménagement cyclable de la voie lyonnaise 12. Elle a également préempter des murs.
Maintien du "carrefour du monde"
C'est l'identité de cette place, son multiculturalisme, reflétée par la diversité de ses commerces. Ainsi, la Société d'économie mixte du Grand Lyon (SEMPAT) souhaite acquérir certains locaux. La Métropole veille en effet "à limiter la gentrification déjà en cours sur le quartier".
Selon Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, ce sont "24 immeubles qui sont suivis pour obliger à faire des travaux, parfois nous devenons nous-mêmes propriétaires pour confier l'immeuble à un bailleur social". Ainsi, la Métropole a par exemple préempté un immeuble "rester des décennies à l'abandon" à l'angle des rues Moncey et Paul Bert pour proposer 20 logements sociaux.
Pas de clap de fin pour le Clip
L'immeuble du Clip, construit dans les années 90, ne sera pas détruit. La multitude de propriétaires (400) et le coût d'acquisition/démolition est trop onéreux (de 70 à 110M€) selon la métropole de Lyon. La collectivité a préféré y acquérir des bureaux pour intégrer la copropriété et faire avancer la réhabilitation des façades "à l'issue de la procédure judiciaire liée à des malfaçons".
Pistes pour faire de la "place du Pont" un quartier de vie
L'option choisie par la métropole tient plus du réaménagement de l'espace public que de la reconstruction d'immeubles. Ainsi, pour que la place Gabriel Péri soit plus vivable pour ses riverains, la collectivité prévoit de la "raccrocher" aux secteurs environnants vers les quais du Rhône ou les places Bahadourian et Mazagran. Le projet souhaite également "retrouver le fonctionnement de place urbaine piétonne, conviviale et agréable" en tenant compte de l'évolution des modes de déplacements.
Ainsi dès 2023 et 2024, de nouveaux aménagements apparaîtront:
-sur le cours Gambetta, entre la place Gabriel Péri et le Rhône, les places de stationnement seront supprimées "au profit d'un espace végétalisé" sur le trottoir sud.
-la traversée des piétons sur le cours Gambetta sera simplifiée grâce à une modification du réglage des feux.
-pour éviter le trafic de transit rue Paul Bert, celle-ci ne débouchera plus sur l'avenue de Saxe.
-une présence des police municipale et nationale maintenue.
Avec son projet, la Métropole espère freiner la boboïsation du quartier et conserver sa mixité sociale. Elle estime que ce sera suffisant pour gommer le "sentiment d'insécurité" et assurer "la tranquillité publique".
