Créée en septembre 2020 à Lyon, la start-up "Le local piscine" surfe sur un marché qui déborde, notamment depuis la crise Covid : les piscines privées. Les deux jeunes créateurs ont eu l'idée écologique et rentable de reconditionner le matériel de nettoyage de ces bassins.
Avoir une piscine, un truc réservé aux riches ? Peut-être plus vraiment. Selon une étude récente menée pour la Fédération des Professionnels de la Piscine et du spa, la France compte plus de 2,5 millions de piscines privées, dont 1,2 million de piscines hors sol. L’hexagone serait en fait le premier marché européen en termes de piscines installées chez les particuliers.
Un marché qui n’a pas échappé à deux jeunes entrepreneurs lyonnais, qui y voient une occasion « durable » de mêler circuits courts et responsabilité environnementale. Leur idée : permettre aux propriétaires de ces bassins de faire des économies, tout en préservant la planète.
Un marché qui déborde
Les deux co-fondateurs de la start-up « Le local piscine », Clément Barioz et César Traverse, se sont justement connus en effectuant des jobs d’été dans des magasins spécialisés… dans les piscines. « On savait déjà que la France est l’un des pays où l’on trouve le plus grand nombre de piscines dans le monde. Et la crise du Covid a accéléré cette tendance. En un an, plus de 700 000 nouvelles piscines ont été construites. C’est colossal » explique Clément, qui fait remarquer que la région Auvergne-Rhône-Alpes est particulièrement concernée.
L’idée est simple : âgés d’une vingtaine d’année, les deux amis, toujours étudiants en école de commerce à l’Université catholique de Lyon, se sont positionnés en misant sur le reconditionnement du matériel qui permet d’entretenir sa piscine. « Le marché des robots nettoyeurs de piscine est lui-aussi en pleine expansion. Le prix moyen d’un tel appareil avoisine les 1200 euros. Et beaucoup de gens ne souhaitent pas investir une telle somme dans ce type d’appareil. On s’est dit qu’on pouvait leur proposer une bonne qualité, avec un coût plus raisonnable » raconte Clément.
Une start-up installée dans un contenair
Créée en septembre 2020, la jeune entreprise a donc entrepris de collecter le matériel hors d’usage, avant qu’il ne finisse à la déchèterie. « On en a énormément récupéré, notamment auprès des piscinistes. On s’est particulièrement focalisé sur les aspirateurs, mais on compte également se pencher sur les pompes et d’autres ustensiles indispensables. »
En moyenne, un aspirateur pour piscine a une durée de vie de 8 ans, en fonction de l’utilisation du consommateur. « Parfois on récupère des modèles qui n’ont que trois ans, mais qui ont été mal utilisés » explique Clément Barioz. Un diagnostic est établi à l’aide d’un boitier de commandes. Puis ce matériel est reconditionné par le technicien de la jeune entreprise. « Il s’agit soit de turbines encrassées, soit d’un moteur à changer. Nous, on lui offre une nouvelle vie. »
« Le local piscine » s’est développée en douceur. En avril dernier, les deux jeunes créateurs ont ainsi pu embaucher une attachée commerciale et un responsable technique. Au départ , la start-up a également joué la carte du reconditionnement en s’installant dans un container totalement rénové, à Craponne.
Aujourd’hui, Clément ne s’en cache pas, l’entreprise peut aller plus loin. « On a vraiment un fort potentiel de croissance. Le marché est important et nos ventes se sont déroulées sans aucun problème. On s’installe dans de nouveaux locaux à Ecully. » Pas de doute, cette belle idée a largement fait le plein.