Réforme des retraites. "Peut-être qu'à un moment, il y aura un déclic" : les manifestants suspendus à l'avis du Conseil constitutionnel

Ce 14 avril 2023, le Conseil constitutionnel doit rendre son avis sur le texte de réforme des retraites. Au lendemain même d'une 12e journée de mobilisation nationale. Les opposants sont-ils confiants alors que le nombre de manifestants baisse ? Nous avons pris la température dans les rues de Lyon.

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22 000 manifestants selon les syndicats, 9 900 selon la préfecture. Ce jeudi 13 avril, ils étaient encore nombreux à déambuler dans les rues de Lyon pour la 12e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

Parmi les manifestants, Elisa Marrudino est venue faire entendre sa voix. Dessinatrice de BD, elle a mis à profit son talent pour concevoir une belle pancarte, sur laquelle on peut y lire : "les poubelles, au feu, Macron, au milieu".

"J’essaye de faire le plus de choses possibles. C’est hyper important de se syndiquer, de manifester, de bloquer, de faire grève quand on peut. Moi, j’ai un métier assez précaire, je suis dessinatrice de bande dessinée donc j’essaye de faire le plus de choses possibles. J’essaye de dessiner pour m’exprimer sur mon mécontentement, sur la réforme", explique la jeune femme, qui n’en est pas à sa première manifestation.

Comme elle, ils sont des milliers à se déplacer, chaque semaine ou presque, pour protester contre cette réforme qu’ils n’acceptent pas. "La retraite, à 60 ans, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder", "Macron, si tu savais, ta réforme où on se la met"…  Avec le temps, ils finissent par connaître les chants par cœur et à se découvrir une passion pour les slogans originaux.

Une mobilisation qui faiblit

Mais dans la rue, la mobilisation semble s’essouffler. Au 19 janvier 2023, premier jour d’appel à manifester, 38000 personnes avaient envahi le cours Albert Thomas à Lyon selon les syndicats, 23000 selon la préfecture. 

Petit à petit, les effectifs ont diminué avant de se regonfler au lendemain de l’utilisation du 49.3 par Elisabeth Borne le 16 mars. Mais depuis, le mouvement a de nouveau perdu de sa vigueur. Jusqu'à cette 12e journée de manifestation, veille de l’avis du Conseil constitutionnel et dernière étape avant promulgation officielle de la loi.

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Elisa Marrudino paraît perdre espoir. "Je suis dans la rue même si je sais que l’on n’est pas vraiment entendu", avoue-t-elle. "J’espère qu’il y a un maximum de gens dans la rue, un maximum de monde qui s’exprime. Peut-être qu’à un moment, il y aura un déclic", ajoute la jeune artiste.

"La lutte continue"

De son côté, Domitille continue d’y croire. "Bien sûr que c’est utile [que l’on manifeste]. On est là. On veut le retrait de la réforme. On veut avoir une vraie démocratie. Un 49.3 ce n’est pas une vraie démocratie. Donc oui, c’est utile que l’on soit là", clame l’enseignante à Villefranche-sur-Saône, venue avec ses amies défendre sa retraite.

"J’ai la foi dans le retrait de la réforme. Le Conseil constitutionnel, peut-être qu’il tranchera en notre défaveur, et si c’est le cas, ce n’est pas grave, on continuera", ajoute-t-elle. Espoir ou non, Elisa comme Domitille n’envisagent pas d'abandonner la lutte. Et si la réforme passe ? "La lutte continue"  promettent les opposants.

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