Les avocats lyonnais ont décidé de faire grève pour protester contre le projet de loi voté dans la nuit de mardi à mercredi à l'Assemblée Nationale.
Dans toute la France plusieurs barreaux dénoncent un vote en catimini.
Les avocats du barreau de Lyon sont à nouveau en grève pour protester contre la réforme de la justice. Le projet de loi a été voté a l'Assemblée Nationale dans la nuit de mardi à mercredi.
"Le deuxième Barreau de France (plus de 3500 avocats) veut envoyer au gouvernement un signal fort pour que soit pris en considération les demandes d'amendements au projet de loi de programmation sur la justice" affirme Farid Hamel, bâtonnier dans un communiqué qui appelle les avocats à se réunir devant le tribunal de Grande Instance pour rejoindre la préfecture où une délégation doit être reçue.
Une mobilisation totale a été votée avec notamment une grève du zèle pour les comparutions immédiates. Ils étaient entre 400 et 500 avocats, mais aussi quelques magistrats, à défiler ce mercredi contre la réforme qu'ils jugent injuste pour les plus précaires.
Les avocats sont dans la rue pour défendre autant les citoyens, les consommateurs, les locataires, les petites personnes, les classes moyennes qui ont besoin d'avoir accès à un juge. Marie-Noëlle Frery, Avocate barreau de Lyon
Sur Twitter, la Conférence des bâtonniers évoque "une loi votée en catimini" et appelle à la mobilisation pour "réclamer une justice pour tous"
? Après un examen chaotique, un vote en catimini dans la nuit à l'@AssembleeNat et à la veille de la commission mixte paritaire, nous appelons à une mobilisation massive pour réclamer une #JusticePourTous
— ConférenceBâtonniers (@Conf_Batonniers) December 12, 2018
.@feral_schuhl et Jérôme Gavaudan sont attendus ce matin @BarreauRouen
La Conférence des bâtonniers avait adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron, Président de la République française, dans laquelle elle demandait à Emmanuel Macron de « suspendre le travail parlementaire en cours ».
Depuis plusieurs mois magistrats et avocats se mobilisent partout en France contre cette réforme.
Selon ces professionnels, ce sont principalement les litiges du quotidien qui sont visés par ce projet : disparition des tribunaux d'instances qui fusionneraient avec les tribunaux de grande instance. "La crainte c'est que l'on déshumanise de plus en plus la justice au profit de plateforme et qu'on renvoie les gens à des ordinateurs plutôt qu'à des juges", explique Guillaume Chesnot, Avocat barreau Bourgoin-Jallieu.
Par ailleurs, l'accès des justiciables à leurs droits se ferait via des plateformes privées et payantes et non plus directement à un juge.
Certains avocats réunis ce matin devant le Palais de Justice de Lyon craignaient "une déshumanisation de la Justice, rendue par des algorithmes"