"Rien n'est impossible, foncez ! ": le formidable conseil de compétiteur du chef lyonnais originaire des Minguettes, Davy Tissot, Bocuse d'Or 2021

Davy Tissot n'y croit toujours pas. Ce chef lyonnais, meilleur ouvrier de France, a réussi une extraordinaire performance en ramenant, en septembre dernier, le Bocuse d'Or -un prix mondial- en France et dans la ville de son modèle : Paul Bocuse. "On peut grandir dans une tour et réussir", a-t-il expliqué sur le plateau de "Vous êtes formidables".

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Il ne s’en sépare plus. Davy Tissot, grand vainqueur du Bocuse d’Or 2021 fin septembre, se présente volontiers avec son lourd et impressionnant trophée. « Autant en profiter. Surtout que maintenant, il est revenu à Lyon, chez nous, et grâce à des lyonnais » confirme-t-il.

C’est vrai que la France ne l’avait pas remporté depuis 2013. Et c’est effectivement la première fois qu’il a été remporté par un lyonnais -damant ainsi le pion au Danemark et à la Norvège- Davy Tissot, meilleur ouvrier de France, et à la tête d’un restaurant étoilé.

Un mois après cette consécration, Davy, qui savoure toujours son titre, n’a pas vraiment envie de descendre de son nuage. « Ce fut deux années de préparation en vase clos. On ne vit que pour cela donc, lorsque l’on a la victoire au bout du parcours, on veut en profiter. On est dans un système, et une vie, où tout doit aller vite et, là, je souhaite en faire profiter les gens de notre ville, de notre région » commente-t-il.

Ramener le trophée chez Monsieur Paul

A l’auberge Paul Bocuse à Collonges-au-Mont-D ’Or, lieu symbolique, il a lui-même vissée la plaque à son nom qui immortalise son exploit. « Monsieur Paul a été celui qui m’a donné envie de faire ce métier-là. Il m’a donné ma chance il y a une trentaine d’années. C’était ma première maison. Y ramener ce trophée, qui plus est, gagné par un lyonnais, c’est énorme » avoue Davy, qui avait décidé de se lancer dans cette compétition au moment de la disparition de son mentor. Un sacré défi, qu’il ne fallait pas manquer. « Qui ne tente rien n’a rien. Il faut croire en ses rêves », sourit-il en toute simplicité.

La victoire d'une équipe

Débutée deux ans auparavant, cette compétition n’a pas été remportée par un seul homme, si brillant soit-il. « C’est un travail d’équipe. Même si, au départ, on débute seul et on travaille dans 5 mètres carrés. L’équipe n’est pas encore constituée, même si on a une vision du projet. Puis, quand on est choisi pour représenter la France, c’est le soulagement. On constitue l’équipe, et on avance doucement, surement, tous ensembles. »

Pour l’étape européenne, direction l’Estonie, il fut le seul français sur 24 participants, avec l’objectif indispensable de figurer dans les 10 premiers pour accéder à la finale. Tissot finira sixième. De quoi peut-être douter pour la suite. « Des doutes, on en a toujours. C’est une remise en question permanente. A Tallin, on termine à 140 points du premier. C’est un peu comme en Formule 1, où, la veille, se déroulent les tours d’essai. A la limite, ce résultat fut profitable car il m’a obligé à me remettre tout de suite en question, et d’aller chercher des détails. Si j’avais fini premier, peut-être me serais-je posé moins de questions » analyse-t-il à posteriori.

La tomate, à emporter

Puis arrive la finale, fin septembre 2021, à Lyon, au Salon international de la restauration, hôtellerie et de l’alimentation –le fameux Sirha- où il affronte un grand nombre de concurrents. Au départ, environ 70 pays participent à cette épreuve. Le jour J, il reste 24 pays en lice.

Le thème tombe peu de temps avant. Cette année, c’était « Take away, entrée, plat et dessert autour de la tomate », une épreuve de plat à emporter. « L’idée, c’était que l’on trouve ce goût de tomate à chaque plat. Le jury n’a pas le temps de réfléchir. En trois minutes, il doit pouvoir juger et noter. Donc cela doit aller très vite » raconte le chef.

aujourd’hui, je n’y crois toujours pas

En entendant son nom au moment de la victoire, ce sportif a tout de même su contrôler son rythme cardiaque, mais pas forcément toutes ses émotions. « Déjà, on n’y croit pas. D’ailleurs, aujourd’hui, je n’y crois toujours pas. C’est vrai que c’est impressionnant. Quand vous savez que, de surcroît, vous jouez chez vous, une pression supplémentaire vient s’ajouter » se souvient le lauréat.

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Question fort minable du jour, face à Alain Fauritte ©France 3

Meilleur ouvrier de France en 2004 à seulement 30 ans, Davy peut être fier de son parcours, qui a débuté… à Vénissieux. Il est originaire du quartier des Minguettes. Ce qui ne lui garantissait pas forcément d’avoir facilement toutes les portes ouvertes. « Après, il faut se battre, les pousser tranquillement, faire son bonhomme de chemin. Rencontrer les bonnes personnes, au bon moment. Moi, c’est ce qui m’a toujours sauvé, aussi », témoigne-t-il.

Un compétiteur, cuisinier par accident

Le hasard a joué son rôle. Sportif à l’origine, Davy n’était pas voué à plonger dans le monde de la cuisine. « C’est un accident qui m’a fait aller chercher ce qui m’intéressait, chez Monsieur Paul : la fameuse médaille de meilleur ouvrier de France. Je suis allé la chercher comme dans n’importe quelle compétition sportive. Je n’ai jamais voulu être cuisinier à la base. C’est le titre que je voulais » avoue ce franc compétiteur. « Il faut toujours avoir des objectifs dans la vie. C’est important de toujours mettre une barre et la monter petit à petit, au fil de sa carrière. »

Vous faites rêver les jeunes, et faites la fierté de tout un pays.

Emmanuel Macron

Davy Tissot a obtenu son premier macaron au guide Michelin pour un restaurant qui s’appelait « les terrasses de Lyon », puis un autre pour le restaurant « saisons ». Aujourd’hui, avec son titre mondial, il n’envisage pas particulièrement d’aller voir ailleurs. « Je reçois des propositions mais j’avais des engagements avec mon patron avant le concours. Dans la vie, il faut tenir ses engagements. »

Passionné par New-York, il compte y prendre des vacances en avril avec son équipe. « Pour moi, c’est magique, j’adore cette ville». Mais la magie, c’est bien lui qui la transmet aujourd’hui à d’autres générations, comme le lui a rappelé récemment le Président de la République Emmanuel Macron : « Vous faites rêver les jeunes, et faites la fierté de tout un pays. »

Des propos qui font écho à sa propre façon de penser « Je dis à ces jeunes : allez-y, foncez. Rien n’est impossible. Il faut se donner les moyens de pouvoir faire les choses dont on a envie. »        

REPLAY : Voir et revoir "Vous êtes formidables" en intégralité avec Davy Tissot

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