Afin de lutter contre les rodéos nocturnes en plein centre, la ville de Lyon avait mis en place un dispositif renforcé de contrôles et de verbalisations. Un dispositif qui pourrait bien être allégé. Le maire du 2e a écrit au ministre de l'Intérieur afin qu'il intervienne pour maintenir la pression.
Les riverains des quartiers du centre ville de Lyon étaient excédés. A la nuit tombée, à l'approche du week-end, c'était le même scénario. Bruits de klaxon, rodéos sauvages à moto, dérapages bruyants, quand ce n'était pas insultes, menaces ou bagarres dans les rues.
En 2019, la municipalité d'alors, décide de mettre les moyens pour lutter contre cette délinquance. Vidéo-verbalisation, périmètre barré, patrouille de police municipale et nationale, agents de sécurité publique… Un ensemble de mesures qui semblait porter ses fruits.
Allègement du dispositif
Mais récemment, la nouvelle majorité écologiste a décidé d'alléger le dispositif. Il s'agirait "seulement" de retirer les agents de sécurité qui veillaient à l'application des règles imposées.
Les phénomènes de tapages et de rodéos ont beaucoup baissé, on va voir si la Presqu'île est capable de vivre sans le dispositif humain. On reviendra en arrière si nécessaire.
Mohamed Chihi, adjoint (EELV) à la sécurité, la sûreté et la tranquillité, ville de Lyon
Mais le maire (LR) du 2e arrondissement ne voit pas forcément les choses de la même façon. Dans un courrier adressé à Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur), Pierre Oliver demande de l'aide pour que le dispositif soit "maintenu et pérennisé".
Je suis inquiet de la suppression annoncée de la présence policière la nuit, tant pour la tranquillité et la sécurité des riverains que par rapport au message envoyé aux délinquants.
Pierre Oliver, maire LR du 2e arrondissement de Lyon
Même inquiétude chez les commerçants qui se disent inquiets de l'allègement du dispositif alors que "la Presqu'île était apaisée" selon Fabrice Bonnot, président des commerçants du quartier.
"Pour la mise en place rapide d'une zone à trafic limité"
Pour les riverains, et leur représentant, c'est également la déception. Pour eux, l'urgence consisterait à installer une "zone à trafic limité".
Nous sommes pour la mise en place rapide de cette zone à trafic limité, avec des bornes, des caméras avec verbalisation immédiate, comme dans certaines villes d'Italie.
Bernard Colombaud, président du Comité d'intérêt local de la Presqu'île
La décision de la mairie de Lyon prendra effet dès ce week-end. Riverains, commerçants et élus auront une oreille attentive sur ce qui se passera alors en Presqu'île de Lyon.