Le brigadier qui était à l'intérieur du fourgon de police attaqué à Lyon, sur l'A7, samedi 16 février, nous a livré son témoignage : "on a eu de la chance que le fourgon soit aussi résistant." Sa collègue a repris le travail dès aujourd'hui.
Samedi 16 février, lors de l'attaque de leur fourgon, le brigadier Olivier est aux côtés de sa jeune collègue qui vient tout juste d'entrer dans la police. C'est elle qui est au volant. Elle est sortie de l'école il y a quelques semaines seulement.
Pour le brigadier : "Ma jeune collègue a eu peur. J'ai essayé de la canaliser. Elle a bien géré son calme. J'ai su garder mon sang-froid de façon à nous extraire le plus rapidement possible de cette situation."
Les vitres sont entièrement brisées, et les dégâts très nombreux sur le fourgon de la CRS autoroutière.
L'équipage, au départ, a été appelé pour fermer l'autoroute afin de protéger les gilets jaunes venus manifester en nombre sur cet axe très fréquenté.
Pour le brigadier, "la situation de leur côté a débordé. On a été caillassés. La vidéo parle d'elle-même. Vous entendez les pavés tout au long de la séquence. J'ai ressenti de la peur, ce qui est normal. J'ai plus de 20 ans d'expérience. Il a fallu qu'on parte au plus vite. Heureusement que les véhicules devant nous se sont enlevés. Sinon ça aurait pu dégénérer encore plus. Tout ce qu'on s'est dit, c'est qu'il faut qu'on sorte."
La vidéo très impressionante de l'attaque du fourgon :
A la question pourquoi avoir filmé tout au long de l'attaque, le brigadier répond : "Devant, on a des casseurs. On le voit très bien. La majorité sont cagoulés, masqués. On sait très bien que ce ne sont pas des gilets jaunes (...). J'ai décidé de filmer de façon à avoir de notre côté des visages des casseurs, en sachant qu'il y aurait une exploitation de cette vidéo et qu'on pourrait remonter jusqu'à eux."
Une enquête a été ouverte par le parquet, confiée à la Sûreté Départementale.
"Ce déchaînement de violence nous a surpris. Dès qu'ils ont vu un véhicule de police, ils ont décidé de nous caillasser. C'est inadmissible de s'en prendre aux forces de l'ordre. On est là pour les protéger. Pas pour autre chose."
Le reportage de Mouloud Aissou, Christian Conxicoeur et Anne-Sophie Saboureau :