A Lyon, de nombreux essais convergent pour améliorer l'efficacité des traitements contre le cancer. Trois patients atteints de cancers différents racontent leur combat menés la tête haute grâce aux essais auxquels ils participent.
Dans les gares de Lyon et de Paris, des médecins chercheurs lyonnais sont à l’honneur, des super-héros contre le cancer comme le professeur Isabelle Ray Coquart. Spécialiste renommée du cancer de l’ovaire, elle a eu l’idée géniale de combiner deux médicaments, une thérapie ciblée qui empêche notamment la tumeur de se nourrir. Son étude appelée PAOLA ,menée sur 806 patientes dans 11 pays, est devenue un standard de prise en charge dans le monde. Le taux de survie des patients est passé de passé de 20% à 60% sur une période de 5 ans. Mais toutes les femmes malades ne sont pas encore éligibles. Le projet « MET-net », coordonné par Patrick Mehlen directeur de recherche CNRS au Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon s’appuie justement sur l’essai clinique GYNET, coordonné par la Pr Isabelle Ray-Coquard.
"On a identifié les meilleures candidates mais aussi celles qui ne pouvaient pas en bénéficier" précise Isabelle Ray Coquart. "Mettre en lumière ces personnes nous a donné l'opportunité de trouver d'autres traitements pour elles et on va démarrer deux essais thérapeutiques pour tenter de leur donner les mêmes chances de survie plus tard".
Isabelle Ray-Coquart a sauvé des vies et reçu l'European Society of Medical Oncology prix de médecine très prestigieux. Comme elle, au centre de cancérologie Léon Berard, ils sont nombreux à se battre pour que les malades retrouvent de l’espoir en participant à des essais cliniques.
Se dire qu'il y a encore une possibilité
“Ce qui est très important pour un malade" explique un homme accueilli dans un des services de cancérologie "c'est quand vous êtes en fin de parcours, la possibilité de vous dire qu'il y a encore quelque chose". Ce patient, qui accepte de témoigner mais souhaite rester discret, fait partie des 125 premières personnes dans le monde à recevoir un nouveau traitement contre le cancer de la prostate.
“Il y a encore beaucoup trop de gens qui meurent du cancer et donc il a énormément besoin de parler de la recherche,d'expliquer aux gens comment on passe cela se traduit ensuite en médicaments", explique avec conviction Armelle Vinceneux,oncologue spécialisée en urologie.
Linda, elle, se bat contre un cancer du poumon, rien ne semblait pouvoir la guérir lorsqu'elle a appris sa maladie il y a quatre mois. À la question comment allez-vous ? Elle se passe de mot et abaisse son masque en affichant un large sourire. Les cancers fréquents comme celui du poumon bénéficient eux aussi, de la recherche sur les cancers rares. Linda participe à un essai mondial, et les résultats chez elle sont déjà un succès : “c’était inattendu que ca marche aussi rapidement. Au bout de six semaines de traitement il y a déjà la moitié qui est partie" se félicite-t-elle, osant rêver à nouveau une guérison possible.
Une émission à regarder en libre accès
À l’occasion de la Journée Mondiale contre le cancer, la Fondation ARC a également choisi de donner la parole aux chercheurs lyonnais dans l’émission Les Têtes Chercheuses diffusée à partir du 4 février sur YouTube. "Dans ce programme grand public de 45 minutes mêlant plateaux et reportages, ils mettront en lumière les avancées de la recherche et les espoirs que celles-ci portent pour mieux soigner et guérir les cancers" précise la Fondation ARC.
Des efforts à faire en termes de dépistage
D'après Santé publique France, seule une Française sur deux entre 50 et 74 ans se fait dépister pour le cancer du sein, et seule 32% de la même tranche d'âge procède aux examens de repérage du cancer colorectal. Les autorités insistent donc sur la sensibilisation à la recherche mais aussi à l'information à destination d'un public le plus large possible. QUant à la recherche, un des défis à venir est sans aucun doute l'étude des rapports entre cancer et vieillissement car d'ici 2050 un cancer sur 2 surviendra chez des personnes de plus de 75 ans. À Lyon, le projet ANTICANCER, vise justement à mieux comprendre le rôle de certains anticorps chez les personnes âgées dans la survenue de cancers ou de résistance aux traitements contre les cancers. Coordonné par Thierry Walzer, directeur de recherche Inserm au Centre International de Recherche en Infectiologie, ce travail est mené sur le site de l'Ecole Normale Supérieure de Lyon.