Trottinettes électriques : le plan du gouvernement pour "réguler" plutôt qu'interdire

Age minimum à 14 ou 16 ans, numéro d'identification, clignotants, contrôles renforcés mais pas d'obligation du casque: le ministre des transports a dévoilé ce dimanche 5 mars dans le JDD son plan national pour réguler l'usage des trottinettes électriques. Lyon est précurseur en matière de sécurité et d'environnement.

Plutôt qu'une interdiction de la trottinette, Clément Beaune entend rester "dans l'esprit de la loi sur les mobilités de 2019, qui a laissé un maximum de régulation aux villes", tout en proposant de les aider avec un "cadre national renforcé".

Batterie de propositions...

Concrètement, le ministre des transports souhaite que l'âge minimum - 12 ans actuellement - soit relevé à "au moins 14 ou 16 ans", avec la généralisation de dispositifs de vérification. "C'est impératif pour éviter les drames impliquant de jeunes ados", a-t-il souligné. "Ensuite, il faut pour toutes les trottinettes en libre-service un numéro d'identification apparent : cela facilitera et renforcera les contrôles", a détaillé Clément Beaune, prônant aussi l'obligation de clignotants.

"Pour en finir avec les amas de trottinettes abandonnées, la plupart des collectivités ont mis en place des emplacements de stationnement obligatoires : les opérateurs doivent impérativement généraliser la double béquille et accroître les patrouilles", a déclaré  le ministre.
Citant l'exemple de Lyon, Clément Beaune a enfin plaidé pour l'exigence écologique d'une "durée de vie plus longue des batteries et une obligation de recyclage en France". "L'Etat va mettre l'épée dans les reins des opérateurs, car le laxisme a maintenant trop duré", a expliqué le ministre.

... mais pas de casque obligatoire 

En revanche, il ne retient pas l'obligation du casque: "car pour qu'une obligation soit efficace, elle doit pouvoir être contrôlée et cela concernerait un nombre immense de cas".
"Si vous le faites pour la trottinette, la cohérence exige que vous le fassiez pour le vélo", a encore argué le ministre, qui ne veut pas décourager l'élargissement du nombre d'utilisateurs de ces alternatives à la voiture. 
Clément Beaune se dit aussi prêt à "durcir les contraventions" contre ceux qui roulent à deux (35 euros actuellement). "C'est interdit et c'est la cause d'un accident grave sur 5", a-t-il souligné.

Lyon, précurseur

Plus de 450 000 personnes ont utilisé ces trottinettes en libre-service dans la Métropole lyonnaise en 2022. A l’heure où la mairie de Paris s'interroge sur l’interdiction de l’usage des trottinettes électriques en libre-service, celle de Lyon a renouvelé sa confiance à ses deux opérateurs. Dott et Tier Mobility ont été reconduits début février par la municipalité écologiste pour une durée de quatre ans. La municipalité a cependant été plus exigeante en matière de sécurité et d'environnement.

En matière de respect de l'espace public, Lyon mise sur davantage d'aires de stationnement. 

Sur le volet environnement :  Tier Mobility et Dott se sont engagés à assurer une meilleure durabilité des trottinettes. Il s'agit de prolonger la durée de vie des engins. Les opérateurs devront faire usage d’énergies renouvelables pour les recharger, ou réutiliser des batteries en fin de vie. 

En matière de sécurité, Lyon avait déjà été précurseur avec la  mise en place d'un contrôle de l'âge en septembre 2022 (18 ans minimum) ou encore le bridage à 20km/h des trottinettes électriques.

Mais de nouvelles mesures devraient mises prochainement comme le mode "débutant" permettant de brider la vitesse 15km/h pour les premiers trajets. Une initiative qui devrait permettre de diminuer le danger sur les premiers trajets. Les contrôles vont être augmentés avec des capteurs permettant de détecter les comportements à risques, des tests de réactivité pour éviter la conduite en état d’ébriété ou encore des sanctions renforcées grâce en partie à l’immatriculation des trottinettes, nouvelle obligation voulue par la Ville.

Quels risques ? 

Lors d'accidents de trottinettes, tête et membres supérieurs seraient particulièrement exposés. "Les principaux risques encourus en cas d'accident sont le traumatisme crânien ou les blessures au visage, les fractures, des lésions cutanées qui peuvent laisser des cicatrices, des fractures des dents, du nez, mais aussi de la clavicule, du bras et de l'avant-bras", avait indiqué en janvier dernier Gilles Bagou, anesthésiste réanimateur au Samu de Lyon. 
Auteur d'un rapport en 2021 sur les traumatismes consécutifs aux accidents de trottinettes dans le Rhône, il souligne que le nombre d'accidents a été multiplié par 7,3 dans ce département entre 2018 et 2019.

L'accident le plus marquant dans l'agglomération lyonnaise avait été la mort d'Iris et Warren, survenu en août 2022  à Lyon. Les deux adolescents avaient été percutés par une ambulance privée. Un drame qui avait provoqué une immense émotion à Lyon.

Avec AFP

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