C'est un camion qui a pignon sur rue depuis 30 ans boulevard de la Croix-Rousse. Mais la présence de ce véhicule contre un collège dérange la nouvelle mairie écologiste, qui souhaite se mettre en conformité avec le plan Vigipirate.
C'est un beau camion à pizza, qui a pris ses aises depuis 2 avril 1992 sur un trottoir de la Croix-Rousse. Dans son véhicule, Joël Ben Dris enfourne la fameuse spécialité italienne depuis qu'il a repris l'affaire, il y a 10 ans. Alors que des effluves de tomate envahissent l'habitacle, le pizzaiolo se désole d'une missive envoyée par la mairie.
Quitter le Boulevard de la Croix-Rousse
En juillet dernier, la mairie de 1er arrondissement de Lyon lui explique que son autorisation ne peut plus être reconduite. "Ils m'ont proposé de sortir du Boulevard de la Croix-Rousse, pour aller derrière les immeubles. Mais il y aurait eu moins de passants et des problèmes de voisinage avec la fumée, alors j'ai dit non!" assure le cuisinier qui emploie trois personnes.
Des raisons environnementales et sécuritaires
La maire du 1er arrondissement, Yasmine Bouagga, reconnaît que "ce commerçant est très apprécié" et "important dans le quartier". Mais pour l'élue écologiste, "l'usage d'un trottoir n'est pas de stationner un véhicule" et il faut en finir avec "ces mauvaises habitudes". Se pose surtout un problème de sécurité. "Le camion est stationné aux abords d'un établissement scolaire", ce que la réglementation du plan Vigipirate ne permet pas selon l'élue. Dans un souci de compromis, les services de la mairie ont fait une autre proposition. "Après plusieurs visites sur le terrain, une place de stationnement à 10 mètres de l'emplacement actuel a été proposé à M. Ben Dris. Une solution qui permet également de servir ses clients, positionnés sur le trottoir."
Une solution que rejette à nouveau le pizzaiolo. "La place m'oblige à prendre la route en sens inverse. Et la largeur de mon camion pose des problèmes de sécurité". Du côté de la mairie pourtant, "tout ça a fait l'objet de constats sur le terrain avec des prises de mesure" assure Mme Bouagga.
Le pizzaiolo dépose un recours
Mais le pizzaiolo a choisi de s'étaler dans la presse et auprès d'une avocate. Une pétition lui a permis de récolter plus de 400 signatures. Il a également déposé un recours gracieux auprès de la mairie centrale. "Je suis désolée qu'on en arrive là. On souhaite une situation satisfaisante pour ce monsieur" assure la maire Yasmine Bouagga qui a jusqu'au 21 février pour répondre à ce recours.