Un tag raciste découvert devant les locaux de l'Université Lyon 3, les syndicats étudiants réagissent contre l'extrême droite

Un tag raciste et islamophobe a été retrouvé en face de l'entrée principale de l'Université Jean Moulin - Lyon 3 ce mercredi 25 septembre. Les syndicats étudiants de gauche dénoncent des discours d'extrême droite normalisés au sein de leurs universités.

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Une inscription raciste, taguée sur une façade d'une maison en face de l'entrée principale de la Manufacture des tabacs, a été découverte tôt le matin du mercredi 25 septembre. Des étudiants de l'Université Jean Moulin - Lyon 3 ont eu le temps de la voir avant qu'elle ne soit recouverte d'affiches dans l'après-midi.

Aujourd'hui, ce tag "Stop immigration, Islam hors d'Europe...Lyon Identitaire" a été en partie recouvert. Toutefois, contrairement à ce qui est indiqué dans le communiqué du syndicat étudiant l'UNEF, le tag ne se trouve pas sur le campus de Lyon 3 mais bien en face de l'entrée, sur une façade rue du Professeur Rollet.

Jointe par téléphone, Zazie Roques, secrétaire général de l'UNEF Lyon confirme que le cas échéant, "rien ne peut être demandé" à l'Université Lyon 3 dans ce cas précis puisque le tag n'est pas sur les murs de la faculté et qu'on ignore si un ou des étudiants de Lyon 3 en sont les auteurs.

Pour autant, elle dénonce la perméabilité des idées d'extrême droite et plaide pour une meilleure "sensibilisation et formation des étudiants dès leur première année" quant à ces idées. "Contrairement à ce qui peut être dit, Lyon 3 n'est pas une fac d'extrême droite", explique-t-elle.

De son côté, le député LFI du Rhône à Villeurbanne, Gabriel Amard a indiqué avoir saisi le Procureur de la République.

Une autre inscription a été découverte le même jour cette fois sur deux murs extérieurs de l'Université Lyon 2, sur le campus Berges du Rhône. "Dès que ces tags ont été découverts par les agents, ils ont été effacés avant l'arrivée des étudiants, car il y a tolérance zéro sur les actes racistes que ça soit des tags ou des comportements.", précise Marie-Karine Lhommé, vice-présidente de l'Université Lyon 2. L'institution a annoncé avoir porté plainte. En outre, elle offre tout au long de l'année une cellule d'écoute pour les étudiants témoins ou victimes d'une situation discriminatoire et des ateliers pour discuter de ces questions.

Enjeux électoraux

"Ce n'est pas normal d'aller à la faculté et de voir ce genre d'inscription. On a trop normalisé la présence de l'extrême droite.", affirme Titouan Lucas de l'Union Etudiante de Lyon, syndicat né d'une fusion entre une fédération de syndicats (Alternative) et des anciens de l'UNEF. "On veut que Lyon 3 prenne la mesure de ces évènements et la dangerosité d'avoir des syndicats d'extrême droite dans ses établissements".

Selon l'Union Etudiante Lyon, les tags de ce genre sont fréquents comme des croix gammées découvertes dans les toilettes. Titouan Lucas pointe aussi un "climat tendu", à l'approche des prochaines élections aux conseils centraux des universités lyonnaises qui doivent avoir lieu au mois d'octobre. Ces élections permettent aux syndicats étudiants d'obtenir des représentants au sein du Conseil administratif et à la Comission de formation et de la vie université. Un enjeu pour influencer sur la vie de l'université et ses finances. L'Union Etudiante Lyon espère d'ailleurs obtenir ses premiers sièges depuis sa création en février 2024.

De son côté, l'UNI, mouvement étudiant mobilisé "contre les mouvements radicaux (décolonialistes, racialistes, islamogauchistes)" y possède un siège depuis 2022. Enfin, lors des dernières élections au Crous de Lyon, l'UNI et La Cocarde, autre syndicat proche de Reconquête, ont totalité près de 14% des voix. Titouan Lucas l'affirme : "beaucoup d'étudiants sont passifs, certains sont contre ces idées mais l'extrême droite fait beaucoup de bruit".

En février 2024, l'ancien président de l'Université Jean-Moulin Lyon 3 avait dénoncé "les groupements d'ultra-droite qui menacent gravement l'ordre républicain et la sécurité publique dans les universités". Un communiqué avait été publié à la suite d'une vague d'interpellations dans les milieux d'ultra-droite à Lyon et pour rappeler les poursuites disciplinaires contre "des étudiants issus de ces mouvements parfois accompagnées d’arrêtés d’interdiction d’accès aux locaux".

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