En marge des mouvements lycéens, jeudi 6 décembre, un proviseur et une CPE ont été agressés devant un lycée de Vénissieux. Ils ont été aspergés d'un produit inflammable, sans que l'agresseur ne tente d'y mettre le feu.
Alors qu'ils observaient des jeunes qui mettaient le feu à des poubelles, le proviseur et la CPE du lycée Hélène-Boucher de Vénissieux ont été approchés, agressés, et aspergés de produit inflammable jeudi 6 décembre au matin.
Poussé à terre et aspergé d'essence
Entre 9 et 10h du matin, des tensions apparaissent et des poubelles sont brûlées à proximité du lycée. Le proviseur et la CPE sortent alors du bâtiment pour constater les faits. Ils aperçoivent 3 individus qui mettent le feu. Le proviseur tente de les prendre en photo. 2 individus s'enfuient alors aussitôt. Mais le troisième se dirige vers le proviseur, et lui projette le liquide inflammable avant de prendre la fuite. Le proviseur le poursuit, reçoit un coup de pied et tombe à terre. La CPE de l'établissement vient à son secours, avant d'être à son tour aspergée de liquide. "Il s'agissait d'un liquide type white spirit", rapportent les policiers.
Pas de tentative de mettre le feu
Selon le rectorat, qui condamne les faits, les agresseurs n'étaient pas des élèves de l'établissement : "il s'agissait d'un acte volontaire contre le proviseur commis par des individus externes au lycée". Mais le rectorat tient à nuancer l'intention de l'agresseur : "le proviseur nous indique qu'en aucun cas il n'a craint que l'individu ne tente de mettre le feu". La CPE a porté plainte. Le proviseur prévoyait de porter plainte également prochainement. La police, qui a procédé à 6 interpellations de jeunes au total sur Vénissieux jeudi, n'a néanmoins pas interpellé d'individu directement lié à ces faits à ce jour.
Versions divergentes
Les faits relatés ont d'abord été révélés par Gabriel Attal, secrétaire d'Etat à la jeunesse, au micro de RTL : "on a eu par exemple à Vénissieux un proviseur et un CPE jetés à terre et recouverts d'essence", expliquait-il en déplorant les violences liées aux mouvements de contestation lycéenne. Puis ils ont été relayés par différents médias et réseaux sociaux, avant d'être relativisés par le proviseur lui-même auprès de nos confrères du Progrés. Celui-ci souhaite relativiser l'evènement, et n'évoque alors que "quelques gouttes d'essence [reçues accidentellement] dans ma chute". Les différentes versions avancées ont ainsi pu créer une certaine confusion, mais nos sources, y compris le proviseur, par l'intermédiaire de sa direction, nous confirment le déroulé des événements tel que nous vous le rapportons.
Vives tensions
Ces événements interviennent alors que le contexte est tendu, depuis le début de la semaine, dans plusieurs lycées de la métropole de Lyon. Ce vendredi 7 décembre, plus de 2 300 lycéens se sont rassemblés à Lyon pour manifester, occasionnant des affrontements avec les forces de l'ordre, alors que l'hélicoptère de la gendarmerie survolait la zone de la manifestation. Selon la préfecture, une interpellation a été effectuée en marge de la manifestation. Par ailleurs, des incidents ont éclaté aux abords de plusieurs lycées, situés principalement dans l'est lyonnais, et ont donné lieu à 17 interpellations.