Au lendemain de nouvelles dégradations survenues dans la nuit de ce jeudi 29 à vendredi 30 juin, tous les bus et des tramways s'arrêteront dès 20h à Lyon.
Les tramways et bus du réseau de Transports en Commun Lyonnais (TCL) seront à l'arrêt à partir de 20 heures ce vendredi 30 juin, pour prévenir de nouvelles dégradations après deux nuits de violences urbaines.
Possible reconduction samedi
La décision a été prise conjointement, entre la préfecture du Rhône, la Métropole de Lyon, et le Sytral, (Syndicat des Transports de l'Agglomération du Rhône et de Lyon) qui gère le réseau de transports en commun. Dans un communiqué, les autorités indiquent que "la situation sera réétudiée conjointement chaque matin".
Bruno Bernard, président de la Métropole, précise : "ces mesures seront reconduites demain soir si la situation ne s’améliore pas. Par ailleurs, un important dispositif humain sera déployé sur le terrain afin d’assurer la sécurité des voyageurs et des personnels du réseau métro qui circulera jusqu’à 2h si les circonstances le permettent." Seule la station de métro Hôtel de Ville sera fermée dès 20h, au regard de la manifestation initialement prévue contre les violences policières.
Cette interruption exceptionnelle du trafic a été décidée après diverses dégradations constatées sur des véhicules du réseau cette nuit. Ainsi, plusieurs véhicules des TCL "ont fait l'objet de lourdes dégradations", selon la préfecture, en plus de nombreuses voitures brûlées et de bâtiments publics endommagés.
4 conducteurs à l'hôpital
Les scènes de violences se sont déroulées dans des quartiers de Villeurbanne, Vénissieux, Rillieux-la-Pape, Bron, Vaulx-en-Velin et La Duchère, dans le 9ᵉ arrondissement de Lyon. À Villeurbanne, de nombreuses vitres d'un tram ont été brisées, et des départs de feu étaient observés, sans que l'incendie ne s'étende à l'ensemble du tramway.
Un bus de la ligne C17 a lui été entièrement incendié à Bron, dans le quartier Libération. Dans ce secteur, quatre rames de tramway ont été lourdement dégradées et cinq stations vandalisées. Le Sytral indique par ailleurs que quatre conducteurs sont "en état de choc au regard de la violence des évènements [et] ont été conduits à l’hôpital".
Un jour de décalage
Jeudi, les autorités lyonnaises avaient décidé de ne pas stopper le trafic, alors que plusieurs grandes villes annonçaient déjà mettre en place cette mesure préventive : la fermeture d'une partie des réseaux de transports en commun était prévue dès jeudi soir à Paris, mais aussi dans d'autres agglomérations comme Clermont-Ferrand, Tours, Orléans (22h), Lille (20h) ou Valenciennes, et des réductions de trafic étaient prévues dans la métropole bordelaise. Aucune annonce dans ce sens n'avait été faite à Lyon.
Sur Twitter, des internautes s'interrogeaient sur la décision du maintien, la nuit dernière, des transports en commun dans ce contexte.
Contacté, Thomas Fontaine, le directeur de l'opérateur Keolis, confirme une volonté initiale de "maintenir le service de transports aux publics autant que possible". Mais, il précise que le réseau avait tout de même bien prévu, dès jeudi soir, de stopper ses lignes exposées à des risques "au fur et à mesure et en fonction du niveau de risques. Nous avons commencé à "remonter" (Ramener vers leur dépôt, NDLR) les bus et rames de 19h30 à 21h15. Nous avions un dispositif de sécurité gradué. D'ailleurs, les dégradations commises à Vaulx-en-Velin et à Bron ont touché des lignes qui "remontaient".
Le trafic sur une dizaine de lignes de bus et trams de l'agglomération lyonnaise était d'ailleurs perturbé jeudi soir en raison "d'incivilités", et plusieurs stations de la métropole n'étaient effectivement plus desservies en début de soirée.