Quatre mois sans ascenseur : un cauchemar pour Zakaria Merbouh, tétraplégique et habitant du 8e étage d’un immeuble du 9ème arrondissement de Lyon. Dans l’impossibilité de descendre son fauteuil roulant, le jeune homme est privé de soins, de sport et de sorties.
“Je me sens comme un oiseau en cage”. Zakaria habite le 8e étage. Mais l’ascenseur de son immeuble, dans le 9e arrondissement de Lyon, ne fonctionne plus qu’à partir du 1er et le jeune homme de 20 ans, tétraplégique, se dit “prisonnier”.
Car pour rejoindre la sortie au rez-de-chaussée, il faut emprunter un escalier. Une manœuvre impossible pour Zakaria, dont le fauteuil électrique pèse plus de 100 kilos. “C’est très difficile, très difficile, et ce n’est pas normal”, articule le jeune homme, “je me sens très malheureux”.
Des pannes récurrentes
Arrivé en France il y a un peu plus de dix ans pour bénéficier d'une meilleure offre de soins, Zakaria occupe ce logement social avec sa famille depuis 2022. Ce n’est pas la première fois qu’il est confronté à une panne de l’unique ascenseur du bâtiment. “Un soir, mon mari a dû dormir dans la voiture avec mon fils, parce qu’il n’y avait plus d’ascenseur”, se souvient Ghania, la mère de Zakaria.
Mais cette fois, la panne dure... Une situation difficile à vivre aussi pour tout le reste de la famille. “D’habitude le week-end, on sort faire un barbecue, ou on va à la piscine pour les enfants, mais à cause de l’ascenseur on n’est pas sortis”.
Depuis le 4 juin dernier, la famille Merbouh a pourtant appelé à plusieurs reprises le bailleur social de l’immeuble, Vilogia. Sollicitée par notre rédaction, la société se dit “particulièrement sensible à la situation de M.Merbouh, eut égard à ses problèmes de santé” et confirme que le changement de porte de l'ascenseur va prendre du temps. Vilogia assure mettre tout en œuvre pour trouver une solution de relogement temporaire à la famille.
Un logement adapté
En attendant, plus de sport, plus de sorties donc, Zakaria a même raté quelques rendez-vous médicaux ces derniers mois. Supporter de l’OL, adepte du handi-foot, le jeune homme risque la rentrée de son club. “Samedi, Zakaria a un tournoi, mais il ne peut pas y aller à cause de l’ascenseur”, ajoute la mère de famille, qui assure avoir fait une demande pour un logement en rez-de-chaussée, et surtout aux normes PMR.
Car en plus des pannes récurrentes de l’ascenseur, Zakaria habite un logement dont la douche et les WC ne sont pas adaptés à sa situation de handicap. “C’est mon mari et moi qui devons lui donner le bain, c’est très dur pour lui”, explique Ghania.
Mais Vilogia, en réponse à nos questions, assure ne pas disposer “dans son parc de logement de type 5 adapté au handicap” et s’engage à “solliciter les autres bailleurs du territoire pour voir si un logement de ce type serait disponible”.