Les clients de deux lignes régulières de bus, à Villefranche-sur-Saône, peuvent désormais embarquer leur vélo à bord. Un système d'accrochage a été mis en place afin d'assurer leur maintien pendant que le bus roule. Une expérimentation qui va durer six mois et qui fait réfléchir notamment à Lyon.

 “Ça promet une belle pagaille cette histoire". Vincent est un client habituel des bus de sa ville, il se déplace aussi à vélo "mais pour le plaisir". Il trouve le concept "sympa", mais il se demande comment les clients habituels du bus et les cyclistes vont cohabiter. Car, depuis ce début du mois de juin, les cyclistes peuvent embarquer leur vélo dans deux lignes régulières de l'agglomération de Villefranche-sur-Saône. Une expérimentation "afin de simplifier l’intermodalité, mais aussi de participer à la mise en œuvre de politiques de mobilité durables et efficaces", selon Pascal Ronzière, vice-président de SYTRAL Mobilités.

Le syndicat des transports de l'aire lyonnaise, poursuit donc sa politique de nouveaux services rendus aux cyclistes. Les lignes Citylib 1 et Citylib 3 sont concernées. Cela représente une dizaine de bus. Ils sont désormais équipés pour accueillir les vélos.

Eviter les heures de pointe 

Concrètement, deux vélos maximum peuvent monter dans le bus. Un système de barres pivotantes permet de les maintenir attachés le temps du parcours, parfois chaotique en milieu urbain. Ils sont installés au milieu du bus, afin de ne pas empiéter sur les autres places disponibles, notamment les places assises. Leur nombre reste d'ailleurs identique. Pour éviter "la pagaille", il faut respecter certains horaires. Ainsi, les heures de pointe (entre 7 h et 9 h le matin et 16 h et 19 h le soir) seront interdites aux vélos.

D'autres expérimentations en cours

Parallèlement à cette nouveauté, d'autres solutions, sont proposées pour les cyclistes de Villefranche-sur-Saône. L’installation de "plateformes de stationnement et de box sécurisés" qui permettent aux voyageurs de stationner leurs vélos à proximité d’un arrêt de bus. Et la mise à disposition de vélos pliants électriques pour des personnes volontaires.

Victor Herlin, de l'association locale VUVIB (le Vélo Urbain à Villefranche et dans le Beaujolais), regrette de ne pas avoir été associé au projet en amont. "Ça aurait été intéressant d'échanger, on aurait pu apporter des idées". Mais selon lui, "ça reste une bonne initiative qui va dans le bon sens et que l'on va tester". 

Et dans les bus à Lyon ?

Déjà, en 2021, les Lyonnais découvraient ce système "d'emport" des vélos à bord des tramways. "L'objectif était ponctuel, genre : j'ai crevé ou je suis avec mes enfants qui fatiguent. Il ne s'agit pas de répondre à des besoins du quotidien", selon l'association La Ville à Vélo. Le dispositif avait été étendu aux Cars du Rhône qui parcourent le département avec, cette fois, un accrochage des vélos à l'arrière des cars. Mais pas d'études en cours pour les bus lyonnais, pour l'instant.

Pour la métropole lyonnaise, au syndicat des transports en commun, SYTRAL Mobilités, on explique que le sujet est plus "complexe au regard du nombre de bus en circulation à Lyon". La métropole compte environ 1000 bus et un trafic dense et soutenu. Difficile d'imaginer des solutions, car faire monter un vélo dans un bus prend du temps. Les fréquences de passages et les horaires risqueraient d'être perturbés. En un an, ce sont près de 500 millions de voyages qui sont réalisés à Lyon, contre 3 millions dans l'agglomération de Villefranche-sur-Saône. 

À Lyon, c'est un sujet, il faudrait tester. Notamment sur les lignes a fort dénivelé comme la colline de la Croix Rousse ou Fourvière. Se pose la question du matériel et des équipements. Mais c'est une demande de l'association

Nicolas Frasie, association "La Ville à Vélo"

Les précédentes expérimentations avaient finalement été pérennisées, que ce soit dans les tramways lyonnais ou dans les car du Rhône. À Villefranche, un bilan sera dressé dans six mois.

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