Une messe de Noël pour et avec les réfugiés ukrainiens, célébrée à Villeurbanne, dans le Rhône

Ce dimanche 25 décembre s'est tenue à l'église catholique ukrainienne de Villeurbanne (Rhône) une célébration de Noël, bien avant les dates traditionnelles des 6 et 7 janvier en Ukraine. Une évolution qui découle du souhait des réfugiés ukrainiens de se rapprocher du calendrier grégorien et du coup des dates pratiquées en Occident.

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Au début de l’année, ils n’auraient jamais imaginé passer les fêtes de Noël hors de leur pays. Jusqu’à ce que le 24 février, ce qui semblait impensable en Europe de l’Ouest arrive, le déchainement de violence de l’attaque russe, les semaines avant de tout tenter pour se protéger, de fuir en laissant les hommes, conjoints, enfants, et sauver les autres.

En presque une année, de nombreuses familles ukrainiennes ont trouvé refuge en France. Elles ont été accueillies dans des centres d’hébergement, dans les logements mis à disposition, les enfants scolarisés.

Et certaines habitudes changent peu à peu. C’est le cas du calendrier des fêtes de Noël, traditionnellement les 6 et 7 janvier selon le rite byzantin, employé par dix-sept Églises catholiques orientales et la majorité des Églises orthodoxes.

Mais cette année, bon nombre de ressortissants ukrainiens ont accepté de modifier cet agenda et de rallier celui du calendrier grégorien, celui de la chrétienté occidentale : un Noël le 25 décembre.

Se rapprocher des Chrétiens d'occident

A Villeurbanne, la paroisse ukrainienne catholique de rite grec Saint-Athanase a opté pour ce changement de dates l'an dernier, pour se mettre à la page occidentale.

Volodymyr, le prêtre, estime qu’il fallait faire cette modification. « Il est important de fêter Noël car avec la guerre, les gens ont un très grand besoin de se réunir et d’entendre le chant de Noël traditionnel ukrainien, la Koliada, qui évoque tant de souvenirs d’enfance, de la vie dans le pays. »  

Dans une église bondée, tous chantent avec le diacre. Des chants majestueux qui réchauffent le cœur de ces réfugiés en butte aux difficultés d’une nouvelle vie loin des siens restés défendre la patrie.

Pour le trésorier du comité paroissial, le choix du 25 décembre découlerait aussi d’une volonté affirmée de la communauté ukrainienne de rompre avec les dates des 6 et 7 janvier, notamment en usage dans le calendrier orthodoxe russe.

Un changement de date parfois douloureux 

Au-delà de l’idée qui prévaut, celle de se rassembler, tous les Ukrainiens réfugiés en France ne sont pas d’emblée pour ce glissement dans le calendrier.

Difficile en effet de troquer deux dates alors qu’une partie de la famille est encore sur place et que fêter Noël le 25 décembre revient d’une certaine manière à se désolidariser des dates pratiquées en Ukraine. « Un peu comme si on ne fêtait pas Noël ensemble », redoute un jeune réfugié.

Certains sont radicalement en faveur de ce changement. Irina, cheveux longs blonds, la trentaine, s’exprime en anglais. Elle trouve que ce changement va dans le bon sens, mais reconnaît que c’est un peu compliqué avec les anciens qui sont habitués au 6  et 7 janvier.

Oxana, un peu plus âgée, pense que le changement de date ne modifie pas le fond : « j’aime célébrer cette fête avec les autres, et si la date change, eh bien pourquoi pas, laisse-t-elle entendre avant de revenir à l’essentiel à ses yeux : on se sent bien dans cette église avec les autres familles de réfugiés, c’est vraiment la marque d’une forte solidarité de la même manière que l’aide des Français est primordiale. On essaie de vivre une nouvelle vie, quelque chose qui ait un sens, et adopter le calendrier occidental va dans cette direction. »

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