La 103e édition du Tour de France s'est terminée avec un podium d'habitués. A l’exception de Romain Bardet. A 25 ans il a fini dimanche à une place inespérée, en dauphin de Chris Froome.
Romain Bardet est le deuxième Français à accéder à la deuxième place du Tour de France depuis le début du siècle. Avant lui, Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale) avait atteint cette marche en 2014.Tout à sa joie le jeune Auvergnat souligne le travail de son équipe AG2R La Mondiale :
"C'est la troisième fois que je monte sur le podium. Ce moment de communion avec le public est vraiment fort. Il y a une seule place sur le podium mais on mériterait d'être à neuf. L'équipe a montré un esprit de solidarité exemplaire. Cette année, j'ai eu la chance que toutes les conditions soient réunies pour aboutir à cette performance."
Car sur cette édition tout a souri à Romain Bardet qui s’est montré aussi talentueux que méthodique. Grimpeur et descendeur d'élite, le Français a su patienter pour trouver l'ouverture, preuve de ses progrès dans la science de la course : Bardet crédité de la seule victoire d'étape française (au Bettex) a séduit le directeur du Tour Christian Prudhomme : "Il est méthodique, réfléchi, intelligent. Et, en même temps, il attaque avec panache"
Accablé par les malheurs qui ont touché ses autres chefs de file, Nacer Bouhanni (forfait peu avant le départ), Pierre Rolland (chute) et surtout Thibaut Pinot (maladie), le cyclisme français s'en est remis au jeune Auvergnat, 25 ans. Son grand numéro dans le final de l'étape de Saint-Gervais Mont Blanc a été salué dans son équipe AG2R La Mondiale mais aussi les autres formations françaises.
"J'étais un peu amer sur ce Tour d'entendre des commentaires négatifs, qu'il n'y avait pas d'attaque, que c'était un Tour soporifique. Mais on était tous à fond. J'attendais juste l'ouverture", a expliqué le très lucide Bardet.
Romain Bardet : Il y aura des éditions meilleures...
Car Romain est un "vrai pragmatique", selon l'expression de son père Philippe, certes pas un rêveur. Mais sa quête permanente d'amélioration, son sens du perfectionnisme, ne peuvent que l'amener très haut, dans des sphères où le jaune n'est plus un mirage.
"On est loin de ce qui se fait de mieux dans le cyclisme mais on progresse. On va devenir des outsiders sérieux, tant sur les sprints que les vraies classiques ou les courses par étapes".
De la deuxième à la première place dans le Tour, Bardet le sait, le pas est géant. Il suppose, sauf dans le cas particulier d'un accident ou d'une défaillance inattendue du maillot jaune dans les derniers jours de course, une force collective pour supporter un prétendant à la tunique de leader au général.
"Je suis conscient de la dynamique positive et de la chance que j'ai eu dans ce Tour. Je n'ai pas eu de chute cette année, pas de crevaison au mauvais moment", a souligné Romain Bardet
Le jeune brivadois ne va pas encore se reposer sur ses lauriers : pour l’instant pas de vacances pour les coureurs d'AG2R La Mondiale, sélectionnés pour les jeux Olympiques de Rio. Romain Bardet et Alexis Vuillermoz s'envoleront pour le Brésil en fin de semaine. "Je ne finis pas ce Tour sur les rotules, j'ai encore de la réserve", a déclaré Bardet, qui a tout de même hâte d'en finir avec son été chargé "A partir du 7 août, je vais être content de pouvoir éteindre mon téléphone."
Dauphin de Froome, à vingt-cinq ans, le coureur Auvergnat a réalisé une perfomance exceptionnelle. Retour sur son parcours dans ce Tour de France 2016.