À Saint-Beauzire, en Haute-Loire, le Centre d'Accueil et d'Orientation ouvert en 2015 reçoit une centaine de migrants. Pendant leur séjour, diverses activités leur permettent de mieux s'intégrer et parfois même de trouver du travail, une fois leur droit d'asile reconnu.
Dans le Cantal, sur la commune de de Leyvaux, un peu isolée sur les hauteurs du Cézallier, une petite scierie familiale a beaucoup de difficultés pour recruter de la main d'œuvre. Alors son patron, Christian Brive, est passé par le CAO, le Centre d'Accueil et d'Orientation de Saint-Beauzire, en Haute-Loire. Aujourd'hui, il travaille avec Nadji Abdella, qui a fui l'Éthiopie.
"Ça se passe très bien, il est très gentil et avenant, et puis la chose principale c'est le respect, et dès qu'il est mutuel, ça marche tout de suite, insiste le scieur, on apprend à se comprendre tout doucement." Nadji, qui a obtenu le statut de réfugié récemment, a un contrat de travail de 3 mois ici. "C'est très bien, je suis content par que lui aussi est très gentil", assure-t-il.
Comme lui, une quinzaine d'autres migrants accueillis à Saint-Beauzire ont trouvé un emploi ou une formation qualifiante dans différents domaines actuellement. "Ils sont prêts à investir n'importe quel travail, mais bien sûr on essaie de construire un projet en lien avec leurs appétences, précise Raphaëlle Courtial, directrice du CAO. Ce sont des personnes qui ne veulent pas être passives, mais contribuer à la société et avoir une vie normale."
En moyenne, les migrants sont accueillis ici pour une durée de 12 mois, le temps d'accomplir les démarches pour obtenir un titre de séjour. Ils suivent des cours de français donnés par des bénévoles, mais participent aussi à divers ateliers selon leurs envies et leurs compétences.
Le Centre accueille en grande majorité des hommes, jeunes, de 18 à 25 ans, originaires d'une dizaine de pays différents. Pour occuper cette phase d'attente et de transition vers leur nouvelle vie, le sport joue également un rôle important. Depuis quelques jours, une initiation au kick boxing leur est proposée. "Ça leur fait faire un peu de sport, c'est dur, on se découvre, ce sont des gens sympas qui ont envie de s'intégrer", estime Farid Vardon, leur moniteur. L'un de ses élèves, Farid Neri, est d'ailleurs champion afghan de kick-boxing. "Le sport, c'est très bien pour tout le monde. Quand on fait du sport, on oublie nos problèmes et ça occupe nos journées."
L'intégration des migrants passe aussi évidemment par l'école du village qui accueille une dizaine d'enfants hébergés au CAO. Après une phase de curiosité réciproque au départ, ils se sont intégrés très rapidement et tout naturellement dans leurs nouvelles classes.