Une aide-soignante béninoise travaillant dans un Ehpad de l'Isère faisait l'objet d'une procédure d'expulsion. Les ministres Olivier Véran et Marlène Schiappa, en relation avec le préfet de la Savoie, lui ont obtenu un titre de séjour.
Lydia Veyrat, 37 ans, est aide-soignante dans un Ehpad de Pontcharra, en Isère. De nationalité béninoise, elle s'est vu notifier une obligation de quitter le territoire français (OQTF) après que le renouvellement de son titre de séjour a été rejeté par l'administration. Son histoire avait fait couler beaucoup d'encre, Lydia Veyrat ayant été mobilisée pendant toute la crise sanitaire aux côtés des personnes âgées.
"Soucieux de reconnaître l’engagement de celles et ceux qui participent au combat contre le Covid, et compte tenu du travail assuré" par Lydia Veyrat, Olivier Véran, ministre de la Santé, et Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, ont étudié son dossier. "Ils ont décidé (...) de proposer à Mme Guinnou veuve Veyrat un titre de séjour afin de lui permettre de rester en France et d’exercer son métier d’aide-soignante au sein de cet Ehpad", écrivent-ils dans un communiqué commun.
Aide-soignante dans un Ehpad, en première ligne depuis le début de la crise #COVID19, Lydia Veyrat, originaire du Bénin, pourra rester en France.
— ?? MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) November 27, 2020
Touchés par sa situation, nous lui proposons un titre de séjour avec @olivierveran. Notre communiqué commun ?? pic.twitter.com/oTM0G4bjRn
"Le préfet de la Savoie n'est pas à la hauteur"
Contacté par France 3 Alpes, son avocat s'est dit "soulagé" de cette décision. "Nous regrettons que le préfet n'ait pas pris les devants et qu'il ait fallu l'intervention de deux ministres" pour obtenir son titre de séjour, ajoute Me Didier Besson. "Le préfet de la Savoie n'est pas à la hauteur de la situation pour qu'il faille en passer par là", complète-t-il.
Lydia Veyrat est arrivée en France en mai 2019 pour régler la succession de son mari avec qui elle a fait sa vie pendant 20 ans au Bénin. Comme les démarches ont pris du temps, elle a accepté un poste d'aide-soignante en Isère, son diplôme d'infirmière n'étant pas reconnu en France.
"Elle est restée au chevet de ses pensionnaires pendant toute la crise du Covid", souligne Me Besson qui avait déposé une requête devant le tribunal administratif de Grenoble pour contester son expulsion. Elle a été rejetée le 23 novembre, le juge estimant que cette extradition n'était pas de nature à porter "une atteinte disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et professionnelle" puisque l'aide-soignante a construit toute sa vie au Bénin et qu'elle est en France depuis moins de deux ans.
Les services de la préfecture de Savoie contacteront Lydia Veyrat vendredi 27 novembre pour formaliser les décisions et lui délivrer son titre de séjour, selon les deux ministres. "Tant que je n'aurais pas le titre de séjour en face de moi, tempère son avocat, je ne crierai pas victoire."