Depuis le 25 janvier, une brasserie d’Aime-la-Plagne, en Savoie, a pu rouvrir ses portes sur dérogation préfectorale. Seuls les artisans du bâtiment sont autorisés à s’y rendre pour déjeuner au chaud.
"Chef ! Un peu de gruyère ou de parmesan râpé s’il vous plaît !". Pas de doute, entre les allers-retours pressés et les nombreuses casseroles sur les fourneaux, c’est le coup de feu en cuisine.
Après de longs mois de fermeture et de vente à emporter, le restaurant Les Ceutrons, situé à Aime-la-Plagne en Savoie, accueille à nouveau des clients en salle. "C'est quand même l'essence de notre métier: faire plaisir aux gens, les satisfaire sur le moment, explique la cheffe Aurélie Lemieux tout en garnissant une assiette d’une grosse portion de spaghetti. Avec la vente à emporter, on n'a aucun dialogue, aucune retombée".
Des clients triés sur le volet
Seuls les artisans du BTP ont le droit de venir se restaurer dans l’établissement. Leurs entreprises ont signé une convention avec le restaurant pour que les ouvriers profitent d'un plat chaud.
"Nous dans le bâtiment, on mangeait dehors, dans le froid, raconte un artisan. Donc là c’est agréable de venir s’asseoir et de manger un plat chaud". D’habitude, "c’est le sandwich assis dans le camion ou dans la voiture" explique un autre. "Donc là ça fait du bien, c’est un vrai changement".
Cet accord, qui permet au restaurant de servir une vingtaine de couverts chaque midi, ne suffit pas à dégager un chiffre d'affaires.
Le gérant continue de toucher les aides de l'Etat, mais il s’est pris au jeu pour retrouver un peu de convivialité. "On avait déjà ce lien là avec les entreprises, elles venaient manger le midi, précise Christophe Orset, à la tête de l’établissement. Leur proposer un plat chaud c’est super sympa. On a l'impression de donner du plaisir".
Une dérogation préfectorale
L'ouverture de la brasserie est possible grâce à une dérogation préfectorale, valable pour tous les restaurants de Savoie. C’est la CAPEB, un syndicat des métiers du bâtiment, qui est à l’origine de cette initiative.
"Ça a vocation à se développer au niveau départemental, ajoute son vice-président Jean-Philippe Bouvier. Il y a déjà une quinzaine de restaurants qui se sont déclarés pour qu’on mette à jour une liste. Et on essaye de les mettre en relation avec les entreprises qui cherchent à se restaurer".
À l'échelle nationale, le gouvernement envisagerait de laisser les restaurants fermés pour le grand public au moins jusqu'au 6 avril.