L'heure H tant attendue a sonné, comme partout ce 11 mai, en Savoie. Elle a surtout lancé le coup d'envoi du déneigement des grands cols, une priorité aux enjeux économiques. Les cols du Mont Cenis et du Petit Saint-Bernard, entre France et Italie resteront fermés en revanche jusqu'à nouvel ordre
Depuis le 13 mars, c'est-à-dire juste au début du confinement, seules les missions essentielles de surveillance du réseau routier du département avaient été maintenues pour assurer la sécurité, dans des situations de risque naturel ou d'accident.
Des patrouilles étaient assurées, mais tous les chantiers routiers avaient été interrompus à la demande des entreprises du BTP. Ils n'avaient repris que fin avril, le temps de mettre en place les mesures sanitaires préconisées dans le cadre de la pandémie du Covid 19.
Certes, certains tronçons avaient été partiellement dégagés : il fallait bien permettre aux éleveurs du département de rejoindre les pâturages en altitude avec leurs troupeaux, comme en Haute-Savoie, où les vaches ont déjà pris la route des alpages...
Alors bien sûr, circonstances obligent, le calendrier habituel de la réouverture des cols a pris du retard et les dates vont s'égrenner de la fin mai à la mi-juin.
Même si le niveau d’enneigement était en mars légèrement supérieur à celui de 2019, les parties inférieures des cols sont aujourd’hui déjà déneigées grâce à la fonte naturelle.
Il n'empêche qu'une cinquantaine d'agents du Département sont depuis hier mobilisés sur le terrain en montagne, personnels des services matériel, maintenance et technique "prêts à faire face aux problèmes mécaniques fréquents lors de ces opérations d’envergure".
Les travaux de viabilité hivernale coûtent au Département près de 8 à 10 M€ par an dont 150 000 à 300 000 €, selon les années, pour les seules opérations de déneigement des cols.
Pas de grandes retouvailles franco-italiennes au Petit Saint-Bernard...pour l'instant
Les cols du Mont-Cenis et du Petit Saint-Bernard, qui relient la France à l’Italie, resteront en effet fermés tant que les restrictions aux frontières, pour l’instant prolongées jusqu’au 15 juin au moins, ne seront pas levées.
Les grandes retrouvailles joyeuses franco-italiennes qui célèbrent habituellement l'événement sont donc...en suspens.
Chaque année, plusieurs centaines de personnes, des Italiens venus de la vallée d'Aoste et des Français, aiment à se retrouver pour assister à la réouverture du col du Petit Saint-Bernard, lors d'une grande fête bénie par Don Eugenio, le curé de la Thuile en Italie, dans le Val d'Aoste, dans les pas de Don Bernardo, Saint-Patron des alpinistes.
Toujours est-il que dans les refuges de montagne, on attend avec une certaine impatience la fin des opérations, comme Bérangère Vallat, par exemple, gardienne du refuge du col de Palet en Savoie, qui a passé toute seule là-haut "avec un certain bonheur et consciente d'un cadre privilégié" cette période inédite de confinement, et qui attend désormais les amoureux de la montagne.
Vous pouvez consulter le calendrier prévisionnel d’ouverture des cols de Savoie : http://www.savoie-route.fr/fr/conseils/etat-des-cols