Le col du Petit Saint-Bernard, située à la frontière franco-italienne, a rouvert à la circulation ce jeudi 30 mai. Cette année, les retrouvailles entre Savoyards et Valdôtains ont eu lieu au-dessus d'une route cernée par d'immenses murs de neige.
"Ce col est un trait d'union entre nos vallées, mais aussi un trait d'union économique et un lien entre les familles. C'est toujours une joie de se retrouver, même dans des conditions pareilles". Lionel Arpin, le maire de Séez, est heureux malgré le vent, le froid et une neige printanière en surabondance : le col du Petit Saint-Bernard, situé au-dessus de la petite commune savoyarde, a de nouveau ouvert à la circulation ce jeudi 30 mai.
Des murs de neige de plus de 6 mètres
Ce jeudi, la neige a accompagné la traditionnelle réouverture : "C'est en gros deux fois plus que l'an dernier", estime-t-on à la direction départementale des routes de la Savoie. Commencé le 13 mai par les agents du département, le déneigement du grand col alpin est entré dans le "dur" à partir de son arrivée devant l'hospice du Petit Saint-Bernard le 21 mai dernier.
Face à des murs de neige de quatre à cinq mètres de hauteur en moyenne, les machines ont été contraintes de ralentir leur progression pour remettre au "noir", comme disent les professionnels, les quelques hectomètres restant avant la jonction avec leurs collègues italiens. Les confrères de l'ANAS (Société nationale pour les routes, ndlr) avaient lancé, dès le mois d'avril, leurs chasse-neige à l'assaut de la route du col.
Sur les deux versants de la montagne, le constat est le même : il a fallu s'adapter en permanence aux intempéries incessantes "avec parfois des murs de 6 mètres 50 de neige à traverser".
Un budget "cols" lourd pour les finances
Ces conditions météorologiques et cette neige abondante n'ont, sans doute, pas arrangé les budgets des routes des collectivités savoyardes et valdôtaines, toutes les deux représentées sur le col en ce jour de réouverture.
Pour la Savoie par exemple, le seul déneigement des cols peut peser, selon les années, jusqu'à 300 000 euros parmi les 8 à 10 millions d'euros annuels destinés à la viabilité des routes.
Premiers au col
Météo de saison ou pas, ils étaient quelques-uns à emboîter la trace de la fraiseuse. Pas à bicyclette comme c'est généralement le cas : "Moi, je l'ai fait pour la première fois à vélo, puis à moto, et maintenant en voiture", a raconté à nos confrères de la télévision italienne locale l'un des premiers automobilistes à franchir le col au volant de sa Fiat des années 1950. "Mais quand je le fais maintenant, c'est toujours au volant d'une voiture de collection."
Mais les plus fidèles de cet événement devront patienter, en revanche, pour se retrouver au "Pass' Pitchü", une fête traditionnelle entre les voisins des Alpes habituellement célébrée au mois de juin. "Elle aura lieu pour la première fois, le 1er septembre. Une façon d'assurer à 100 % des retrouvailles franco-italiennes sur le col, au-delà du risque météo", ont annoncé conjointement Hervé Gaymard, le président du conseil départemental de la Savoie, et Mathieu Ferraris, le maire de La Thuile, en Italie.