La façade des locaux du parti communiste a été taggée dans la nuit de vendredi à samedi, de croix gammées et d'inscriptions antisémites, avec des impacts de plomb. "Abomination insupportable", réagit le maire de Chambéry. Une enquête est en cours.
"Sale juif, marxiste, traître. Parasite". Les écrits à la peinture blanche sont disposés de part et d'autre de la vitrine du local du parti communiste, dans une rue peu passante de Chambéry. Avec deux croix gammées et même quelques impacts de plomb dans une vitre et sur la façade, tirés dans la nuit de vendredi à samedi.
"Il y avait du monde au local ce soir là, témoigne Billy Margueron, secrétaire départemental du PCF Savoie. Les derniers adhérents sont partis à 22h. C'est quelque chose de prémédité, c'est réfléchi : on ne se promène pas avec de la peinture et une carabine."
Cette fois les voisins n'ont rien entendu - eux qui avaient prévenu la dernière fois, en juin 2020, quand une vitre du local avait été cassée, et le volet de la porte arraché. Pas de vidéo surveillance dans le secteur. "Comme la dernière fois ils ont essayé d'entrer, poursuit Billy Margueron, nous avons posé une caméra à l'intérieur, mais pas à l'extérieur. Et la municipalité de Chambéry n'en a que dans le centre ville".
On sait qu'on est visés par l'extrême-droite, vu la nature des tags on s'en doute. On avait été visés trois fois entre l'été 2019 et l'été 2020. Ça s'était calmé, ça reprend...
Billy Margueron, secrétaire départemental du PCF en Savoie
Le PCF a porté plainte dès samedi, comme la dernière fois. La sûreté départementale est chargée des investigations - et peut-être y a-t-il un lien avec l'attaque du local antifasciste l'Insolence, également visé il y a deux ans.
Un nouvel acte de vandalisme qui révulse le maire (PS) de Chambéry. "La haine antisémite est une abomination insupportable, écrit Thierry Repentin dans un communiqué. Tous les démocrates, tous les républicains la combattent, à Chambéry comme ailleurs. J'adresse mon soutien et ma solidarité aux militants communistes ainsi qu'à celles et ceux qui sont heurtés par ces faits."
Les graffitis n'ont pas encore été effacés. "On fait un rassemblement de soutien lundi à 18h, indique Billy Margueron. On va en profiter pour les masquer à ce moment là, avec l'aide d'un artiste ou des gens qui viendront".