Dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 mars, trois véhicules stationnés devant la Maison des syndicats de Chambéry ont été incendiés. Plusieurs tags injurieux ont été retrouvés sur le bâtiment. Les réactions se poursuivent.
Dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 mars, 13 sapeurs-pompiers de Chambéry ont dû intervenir à la Maison des syndicats. Aux alentours de 3h20, trois véhicules ont été incendiés devant le bâtiment. Les secours ont réussi à limiter la propagation du feu.
Mais au petit matin, plusieurs tags injurieux ont été découverts sur la façade de la structure accueillant la CGT, FO, la CFDT, la CFTC, la CFE CGC, l'Unsa et SUD.
Les syndicats et leur action contre la réforme des retraites pris pour cible
Parmi les trois véhicules ciblés, deux voitures siglées aux couleurs de Force Ouvrière (FO) ont été incendiées dans la cour intérieure de la Maison des syndicats. A l'intérieur, les banderoles, sonos, drapeaux et chasubles prévues pour la manifestation du 7 mars sont partis en fumée. Arrivé sur les lieux au petit matin, le personnel de la Maison des syndicats était stupéfait devant les dégradations : "On a été horrifié. La cour était pleine de neige artificielle. On n'arrive pas à comprendre ces attaques. C'est criminel !"
Sur la façade, les tags injurieux ciblent ostensiblement les actions des syndicats à la veille de la mobilisation prévue ce mardi 7 mars contre la réforme des retraites. "Syndicats = putes du système" et "retraites = traites" ont pu être déchiffrés sur les murs de la structure. Une atteinte à la démocratie dénoncée par les organisations syndicales.
"Toute la journée, on ne fait que défendre l’intérêt collectif des salariés voire même l’intérêt général. Tout d’un coup, on vient nous attaquer. Je suppose que ce sont des jeunes fous plutôt d’extrême-droite au vu de la mobilisation massive contre la réforme des retraites. Ils sont hors système, contre le gouvernement et les syndicats", blâme Pierre Didio, secrétaire de l'union départementale FO de Savoie.
Les organisations syndicales accueillies dans cette structure ont déposé plainte auprès de l'hôtel de police quelques heures après avoir constaté les dégradations.
Une série d'actes de vandalisme condamnée par la Ville
Dans un communiqué, le maire de Chambéry, Thierry Repentin, a condamné ces actes de vandalisme. Il dénonce une atteinte à la liberté syndicale : "Dans cette période de mobilisation sociale forte, dans un contexte de réforme portée par le gouvernement et à laquelle la majorité des Français est opposée, l’action des syndicats comme corps intermédiaires est essentielle au bon fonctionnement de la démocratie sociale."
Ces dégradations s'inscrivent dans une série d'actes d'incivilité commis sur plusieurs organisations et entreprises de Chambéry. Au-delà des graffitis à répétition sur les locaux du Parti communiste français, une croix gammée et des slogans antivax avaient été découverts sur la devanture de l'Agence Régionale de Santé (ARS) en juin dernier. En mars 2022, les locaux du Dauphiné Libéré de Chambéry étaient vandalisés.
Après cette série d'actes de vandalisme, la Ville de Chambéry, propriétaire des locaux de la Maison des syndicats, annonce déposer plainte.