JO d'hiver 2030. "Grande satisfaction" ou "candidature sortie du chapeau" : réactions politiques partagées dans les Alpes

Les Alpes françaises, dernières candidates en "dialogue ciblé" avec le CIO, devraient organiser les Jeux olympiques d'hiver 2030. Cette annonce a réjoui de nombreuses personnalités politiques locales. Mais elle ne fait pas l'unanimité pour autant.

Les Alpes sont désormais seules sur la piste des JO 2030. Ce mercredi 29 novembre, la candidature française pour l'organisation des Jeux olympiques d'hiver 2030 a été la seule retenue par le Comité international olympique (CIO).

Si la décision n'est pas encore officielle, les candidatures des autres postulants, à savoir la Suède et la Suisse, ne font plus l'objet d'un "dialogue ciblé" avec le CIO. "Dans la dernière étape de dialogue, le CIO retient les Alpes françaises pour accueillir les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver 2030. Des Jeux innovants, durables et inclusifs, qui vont faire rayonner la France et sa montagne. Quelle fierté", s'est même félicité Emmanuel Macron sur X, à la suite de cette annonce.

"100 000 euros pour préparer notre candidature"

Le chef de l'État n'est pas le seul à s'être réjoui de cette nouvelle étape. Laurent Wauquiez, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (LR), a fait part de sa satisfaction. D'autant plus que le projet français de ces JO a été monté en peu de temps. "En cinq mois de travail, nous sommes passés devant la Suisse et la Suède. En plus de ça, des millions d'euros ont été gaspillés pour les précédentes candidatures. Là, je n'ai même pas mis 100 000 euros pour préparer notre candidature. Donc, nous avons vraiment fait les choses de façon très sobre et très responsable."

"Dès ce matin, on est au travail. Il faut réfléchir à quelles structures, quelles équipes il faut préparer", nous a-t-il confié. De son côté, Jean-Luc Boch est un homme ravi. Le maire de La Plagne (divers droite) verra sa piste de bobsleigh, la seule de France, revenir sous les feux des projecteurs. "Depuis les JO de 1992, la piste a toujours accueilli des compétitions. Elle est toujours en parfait état et n'a pas besoin d'investissement majeur. C'est juste génial qu'elle puisse de nouveau participer à un événement mondial. C'est notre patrimoine qui est mis en valeur."

Jean-Luc Boch, également président de l'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM), espère que ces Jeux permettront de développer la mobilité en montagne : "vu que nous allons utiliser près de 90 % d'infrastructures déjà existantes, cela pourrait nous permettre de mettre l'accent sur notre réseau ferroviaire, pouvoir faciliter le transport de personnes dans les régions montagneuses."

Albertville, après les JO de 1992 ?

Dernière ville française à avoir accueilli des Jeux hivernaux, Albertville pourrait de nouveau être plébiscitée en 2030. "On compte bien être présent lors des discussions et lors de la mise en place de ces Jeux pour voir quelle part on pourrait avoir. De mon point de vue, les trois villes olympiques des Alpes, à savoir Grenoble, Chamonix et Albertville, devraient avoir un rôle à jouer dans cette organisation", annonce le maire Frédéric Burnier-Framboret (SE).

Pour la commune, il va y avoir un nouvel élan, une nouvelle énergie et un enthousiasme.

Frédéric Burnier-Framboret, maire d'Albertville (SE)

"C'est une grande satisfaction de voir les Alpes en passe d'obtenir l'organisation des Jeux olympiques. On s'attendait à défendre notre candidature avec au moins un candidat. On constate que l'on est tout seul en lice, c'est un peu une surprise", explique-t-il avant d'ajouter : "pour la commune, il va y avoir un nouvel élan, une nouvelle énergie et un enthousiasme. Les Albertvillois sont fiers d'avoir déjà eu les JO en 1992."

Le président du département de la Savoie, Hervé Gaymard (LR) a, lui, salué une "formidable occasion de poursuivre l'élan sportif impulsé en Savoie depuis les JO d'Albertville de 1992, mais aussi les championnats du monde de Val d'Isère en 2009 et ceux de Courchevel-Méribel en 2023".

Un manque de débat démocratique ?

Malgré la réutilisation de certaines infrastructures, la candidature française n'a pas fait l'unanimité ces derniers mois. Fabienne Grébert, conseillère régionale et présidente du groupe "Les Écologistes" à la Région, regrette une "décision prise en dehors de tout débat démocratique". "À part une délibération et un document de deux pages, nous n'avons pas été tenus au courant de ce projet, sur son financement, sur la répartition des coûts. Nous avons appris les détails de cette candidature par voie de presse. Nous avons sorti du chapeau ce projet il y a deux mois sans plébisciter ou demander l'avis de notre population."

Selon elle, le modèle de ces Jeux olympiques d'hiver est à revoir, à l'heure où "nous sommes déjà obligés de faire du snowfarming ou d'acheminer la neige en camion, comme nous avons pu le constater lors de la dernière Coupe du monde de biathlon au Grand Bornand ou lors des JO de Pékin".

"La France a-t-elle les moyens d'organiser une série de Jeux olympiques en moins d'une décennie ? Je pense que non, et qu'il y a d'autres priorités dans d'autres secteurs qui nécessitent des investissements", poursuit Fabienne Grébert.

Le "No-JO", un collectif d'opposition, s'est formé après l'annonce de la candidature des Alpes françaises. Un rassemblement, organisé par les Soulèvements de la Terre et France Nature Environnement, est prévu ce samedi 2 décembre à Albertville pour "dénoncer l'impact climatique et l'endettement des communes que provoquerait une telle organisation".

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