Plus de 5 000 personnes ont apporté leur soutien à une pétition qui s'oppose au tracé de la télécabine du Yéti. Cette dernière doit partir de Plagne Centre pour arriver à l'emplacement de l'ancien télésiège du Véga. Mais certains habitants dénoncent la suppression de certains services.
L'implantation de la future télécabine du Yéti fait débat en Savoie. Le groupe Facebook La Plagne Malade comptabilise plus de 5 000 signatures, ce lundi 6 mai, sur sa pétition intitulée "Non à l'implantation de la Télécabine du YETI". Si elle reconnaît bien certaines vertus au projet, cette synthèse de remarques et objections des habitants dresse une liste de points de désaccords avec le projet.
Ce qui déplait surtout aux signataires : la suppression de Télébus, une liaison par câble reliant Plagne Centre à Plagne Village. Cette dernière serait remplacée par des liaisons routières par bus, selon les rédacteurs de la pétition. Une information qui n'a pas pu nous être confirmée car malgré nos sollicitations, le maire n'a pas encore donné suite à nos questions.
Les habitants à l'origine de ce mouvement de contestation espèrent surtout que les riverains exprimeront leur désaccord dans le cadre de l'enquête publique environnementale menée du 23 avril au 24 mai. "Peut-être aurons-nous du poids auprès du commissaire chargé de l'enquête, si nous sommes assez nombreux ?", questionne l'administrateur de la page Facebook.
Impact écologique ?
Selon eux, la suppression de Télébus entraînera un impact écologique négatif en "générant encore plus de pollution" à cause du remplacement par des bus. Par ailleurs, les pétitionnaires pointent les encombrements de circulation que cela pourrait occasionner, "principalement en hiver lorsque les chaussées sont gelées, enneigées".
Pour expliquer la suppression de Télébus, la SAP (Société d’Aménagement de la Plagne) évoque, dans une étude, "l'impact visuel négatif" de conserver la structure. Remplacée par la télécabine du Yéti, dont l'ouverture est prévue pour la fin de l'année 2019, cette nouvelle installation comprendra 10 places, permettant de transporter 2 700 passagers par heure.
Cette installation, "bien adaptée au transport des enfants et des débutants dans des véhicules fermés", peut-on lire dans l'étude, "améliorera également le confort pour le transport du public en cas de mauvais temps". "Le départ des skieurs au niveau de « Plagne Centre » est devenu un véritable enjeu pour les circulations entre les différents hameaux du domaine skiable de la Plagne", invoque encore l'étude d'impact.
Une opinion que partagent les signataires de la pétition, louant le "désengorgement de la station". Mais ces derniers souhaiteraient que la télécabine du Yéti soit décalée ou qu'elle démarre plus haut pour limiter les impacts énoncés plus haut. Car le projet aura un impact environnemental notable, entraînant le défrichement de 0,85 hectares (ha) de végétation et un impact permanent sur 12,4 ha.
Projet "le plus adapté"
L'étude, réalisée dans le cade de l'enquête publique, a envisagé plusieurs options pour le tracé de cette remontée mécanique, notamment au départ de Plagne Villages. "Mais elles ont rapidement été écartés car elles ne répondaient pas aux objectifs premiers de l’appareil, à savoir de désengorger le front de neige de Plagne Centre et en particulier le télésiège Bergerie", un appareil considéré comme "saturé en l’état actuel des choses avec un apport de skieur supplémentaires depuis Plagne Aime 2000 à prévoir avec les futurs projets immobiliers".
Et seule une option a été étudiée pour la gare d'arrivée car elle se situe au même endroit que celle d'un ancien télésiège démonté en 2002, "donc déjà favorable à l’implantation d’une remontée mécanique", notamment en raison des pistes existantes. Finalement, "le projet retenu est le plus adapté du point de vue de la fonctionnalité/technique/ économie et grâce à la suppression de certains remodelages de piste, il est le moins impactant pour l’environnement", conclut cette enquête réalisée par le bureau d'étude Karum, basé à Ugine.
Les opposants au projet peuvent toutefois se faire connaître du rapporteur public jusqu'au 24 mai. Et si ce tracé venait à être approuvé, les premiers coups de pioche devraient être donnés dès le début du mois de juillet pour une mise en service de la télécabine prévue le 13 novembre 2019.