Plusieurs gradés du 2ème REG font appel dans l'affaire de l'avalanche mortelle de Valfréjus en Savoie

Quatre gradés du 2ème REG de Saint-Christol (84) ont été jugés responsables du décès de six légionnaires emportés par une avalanche à Valfréjus en 2016. Condamnés à Lyon le 20 décembre 2019 à des peines de 2 à 3 ans de prison avec sursis, plusieurs d'entre eux viennent de faire appel.

Le 18 janvier 2016, 51 militaires du 2ème Régiment Etranger de Génie (REG) de Saint-Christol (Vaucluse), qui appartient à la 27e Brigade d'infanterie de montagne (BIM), participaient à une sortie à ski de randonnée dans le cadre d'un stage destiné à leur apprendre les bases du déplacement en montagne.

Une grosse coulée de 400 mètres de large sur 300 mètres de dénivelé, partie au-dessus du groupe, a emporté 18 soldats ce jour-là.


Six légionnaires tués par l'avalanche
 

Cinq légionnaires sont morts sur le coup et un sixième est décédé une semaine plus tard des suites de ses blessures. Âgés de 21 à 33 ans, ils devaient partir en mission au Tchad, au Mali et en Centrafrique. 

Le jour des faits, Météo-France affichait un risque d'avalanche "marqué" de 3 sur une échelle de 5, notamment dans le type de pente raide où le groupe s'était engagé, sous le col du Petit Argentier (2 599 mètres).

Selon l'expert nivologue Richard Lambert, "ce qui est absolument certain, c'est le groupe qui a déclenché l'avalanche" à son passage sur des "plaques à vent" reposant sur des couches de neige fragiles. 
 

De la prison avec sursis


Se basant notamment sur cette circonstance, le tribunal correctionnel de Lyon a condamné le 20 décembre 2019 les gradés à des peines de prison avec sursis allant de 2 à 3 ans, et à des amendes de 2 000 à 4 000 euros.

Les juges reprochaient aux quatre gradés encadrant le groupe une erreur d'itinéraire, un manque de préparation et une sous-estimation du risque d'avalanche. 
 

Plusieurs gradés font appel


Pour Julien Pinelli, avocat du capitaine, plus haut gradé sur les lieux, et d'un des deux adjudant-chef, resté à l'arrière, "aucune faute ne peut être reprochée" à ses clients. "Ils ont agi avec un parfait professionnalisme sans négliger d'aucune façon la sécurité des hommes placés sous leur responsabilité. C'est leur honneur de militaire qui est en jeu."

L'avocat considérait déjà à l'audience que le tribunal s'était appuyé sur une dossier d'enquête "resté figé à l'époque des faits". Maître Pinelli souhaite donc que l'affaire soit réexaminée en appel, en tenant compte "des éléments recueillis tout au long de l'instruction".

On se souvient que pendant l'audience les accusés se rejetaient la responsabilité de l'erreur d'itinéraire.

Xavier Chantelot, avocat de l'autre capitaine et commandant de la compagnie, rappelle que son client, lui, n'était pas sur le terrain. "Il ne pourrait donc s'agir que d'une faute indirecte. Et le jugement ne précise pas en quoi cette faute serait caractérisée". 

On ne sait pas encore à quelle date pourrait se tenir le procès en appel.




 
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