Procès de Nordahl Lelandais pour le meurtre d'Arthur Noyer : un mobile à caractère sexuel ?

Depuis ce lundi 3 mai, Nordahl Lelandais est jugé au tribunal de Chambéry pour le meurtre d'Arthur Noyer. Lors de la première matinée d'audience, le président de la cour d'assises de la Savoie a énoncé les faits, dévoilant des éléments de l'enquête jusqu'alors peu connus.

L'énoncé des faits a duré trente minutes. Au cours de la première matinée du procès consacré au meurtre d'Arthur Noyer, les faits reprochés à l'accusé Nordahl Lelandais ont été détaillés par le président de la cour d'assises de la Savoie, François-Xavier Manteaux. Cette lecture de l'ordonnance de mise en accusation a livré des précisions quant au mobile retenu par les enquêteurs, vraissemblablement à caractère sexuel. 

 

 

L'enquête a en effet révélé que ce 11 avril 2017 Nordahl Lelandais avait échangé des messages avec une femme avec laquelle il entretenait des relations sexuelles. Econduit par celle-ci, il se serait mis en quête d'un partenaire sexuel cette nuit-là dans le centre-ville de Chambéry. 

Lorsque le président évoque ces éléments du dossier, l'accusé fait "non" discrètement de la tête. Nordahl Lelandais a toujours nié cette thèse devant les enquêteurs. Lors de ses auditions, il a déclaré avoir pris le caporal de 23 ans en stop à sa sortie d'une boîte de nuit de Chambéry, sans intention de nature sexuelle. Selon lui, il devait le conduire à quelques kilomètres de Chambéry, à Saint-Baldoph. Là, Arthur Noyer devait, toujours selon ses dires, retrouver un ami qui le ramènerait à sa caserne du 13e bataillon de chasseurs alpins à Barby. 
 


Le président de la cour d'assises poursuit l'énoncé des faits en évoquant un témoignage livré par un voisin de cellule de Nordahl Lelandais. D'après les déclarations de ce co-détenu, Arthur Noyer aurait refusé les avances de Nordahl Lelandais alors qu'ils se trouvaient ensemble en voiture. Le jeune caporal serait sorti de la voiture pour uriner. Là, Nordahl Lelandais l'aurait alors frappé avec une pierre. Un scénario "plausible" qui "caractérise l'intention d'homicide" selon le magistrat.

La version livrée aux enquêteurs par Nordahl Lelandais le 19 mars 2019 est tout autre. Selon lui, alors qu'ils étaient arrivés à Saint-Baldoph, Arthur Noyer serait sorti de la voiture, et aurait fait tomber son téléphone portable. Nordahl Lelandais l'aurait ramassé. Arthur Noyer l'aurait alors accusé de l'avoir volé et aurait porté le premier coup. C'est là, selon lui, qu'une bagarre aurait éclaté et qu'Arthur Noyer se serait tué en tombant. 

Mentionnant les expertises réalisées sur le crâne et les ossements de la victime retrouvés plus de 6 mois après le crime, le président précise que la cause du décès pourrait être "une ou des lésions du rachis cervical", avant d'ajouter que "cela n'arrive pas dans une rixe d'après les experts". Et de rappeler quelques instants plus tard les gabarits de chacun : Nordahl Lelandais, 1,83 mètre, pratiquant la boxe ; Arthur Noyer, 1,70 mètre, 70 kilos. 

A l'issue de cette lecture, devant la famille d'Arthur Noyer, Nordahl Lelandais a prononcé ces quelques mots d'une voix presque inaudible : "J’ai donné la mort à Arthur Noyer sans le vouloir. J’ai jamais voulu donner la mort".

 

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