Procès Lelandais : "Il doit payer c'est sûr", à Domessin, village de Nordahl Lelandais, les habitants veulent comprendre

Jugé pour le meurtre d'Arthur Noyer depuis ce lundi 3 mai devant la cour d'assises de Chambéry, Nordahl Lelandais est originaire de Domessin. Dans ce petit village de Savoie, les habitants veulent comprendre. Même s'ils parlent peu de ces affaires.

Devant la boulangerie-épicerie de Domessin, un petit groupe d'habitants discute à l'abri de la pluie. Deux mamans accompagnent leurs filles qui vendent du muguet en ce 1er mai. Les clients de la boulangerie s'arrêtent pour échanger quelques mots ou acheter quelques brins de la fleur porte-bonheur.

Alors que le procès de Nordahl Lelandais s'est ouvert ce lundi devant la cour d'assises de la Savoie, les habitants ne sont pas surpris de voir des journalistes dans la commune. Tout le monde sait que Nordahl Lelandais a grandi dans le village. Avant son arrestation durant l'été 2017, il vivait dans la maison familiale avec ses parents, dans un hameau situé à 2 kilomètres du centre du village. 
 


"C'est peut-être un sujet un peu tabou"

Quand on les interroge, certains habitants nous confient avoir croisé la route de Nordahl Lelandais. Mais ils n'ont pas vraiment envie de s'étendre sur le sujet.  L'un d'eux était "dans sa classe à l'école". Il n'en dira pas plus. Un autre, ostéopathe à Pont-de-Beauvoisin, se souvient : "il est venu au cabinet se faire soigner, mais c'est tout".
 
La boulangère sort de son commerce pour offrir des feuilletés aux petites vendeuses de muguet. Elle ne s'intéresse pas vraiment aux "affaires Lelandais". Et ses clients, guère davantage. "Quand on est arrivés dans la région il y a deux ans et demi, on nous a demandé si on avait peur que le sujet revienne souvent mais en fait pas du tout ! On le sait mais personne n'en parle. C'est même peut-être un sujet un peu tabou. Même quand les clients le voient dans le journal, ils évitent d'en parler à la caisse."
 


 

"Tout le monde se connaît"

Accroché au massif de la Chartreuse, Domessin pourrait être l'un de ces villages anonymes de l'Avant-pays savoyard. Ses habitants le décrivent comme un village "familial, où tout le monde se connaît". La commune compte 1800 habitants et abrite une école, quelques entreprises, des petits commerces, et plusieurs exploitations agricoles. 

Cécile, la boulangère, est ravie de s'y être installée : "des fois on rentre dans des petits villages, il fait tout noir, on se sent un peu seul, il y a personne... Là non. C'est super bien". 

"On a tout ici", ajoute un autre Domessinois . "On a la montagne, les lacs, la ville avec Chambéry qui est assez active. Pas de surpopulation. C'est super agréable." Pour lui, les affaires judiciaires n'ont rien changé à l'ambiance du village. "Si ce n'est de faire connaître Domessin". 

 

"A chaque fois on me ramène à mon village"

La commune est sortie de son anonymat le 31 août 2017, cinq jours après la disparition de la petite Maëlys lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin, la commune voisine. Nordahl Lelandais, dont le nom n'est pas encore connu à l'époque, est alors placé en garde à vue pour la première fois, et son domicile perquisitionné. 

Dans les mois qui suivent, la maison familiale va de nouveau être perquisitionnée à trois reprises : le 5 septembre toujours dans le cadre de l'affaire Maëlys, puis en décembre de la même année, cette fois dans le cadre de l'affaire Arthur Noyer, et enfin en juin 2018 dans le cadre de soupçons d'agression sexuelle sur une jeune cousine

Chaque fois, les riverains assistent au ballet des véhicules de gendarmerie. Autour du domicile des Lelandais, les rues du hameau sont bouclées. Et des dizaines de journalistes débarquent. On parle alors de Domessin dans les journaux, à la radio et à la télé. 

Certains regrettent la médiatisation de ces affaires "parce qu'elle donne une mauvaise image" de leur village. "On en a déjà bien assez parlé jusqu'à maintenant, faudrait que ca cesse", estime un habitant. "Moi je suis commercial, je roule pas mal et à chaque fois on me ramène à mon village.

Si certains préfèrent ne "plus en entendre parler", un autre habitant reconnaît qu'il suivra "de loin" le procès qui débute ce lundi "par curiosité, pour savoir pourquoi il en est arrivé là. Aujourd'hui il doit payer c'est sûr. Il doit payer pour ce qu'il a fait."

 

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