Savoie : un élève de 6e violemment agressé dans les toilettes de son collège

Un collégien de 11 ans souffre de séquelles physiques et psychologiques après avoir été agressé dans les toilettes de son collège en Savoie. Une plainte a été déposée contre les auteurs.

Mathéo, 11 ans, est élève en 6e au collège de Saint-Pierre-d'Albigny (Savoie). Depuis la rentrée, il affirme être victime de harcèlement scolaire, "persécuté" par un groupe de garçons plus âgés que lui. Mais lundi 9 décembre, les événements ont pris une toute autre tournure. Mathéo a été agressé dans les toilettes de son établissement, raconte sa mère au Dauphiné Libéré. Une information confirmée par le rectorat qui a été saisi du dossier.

Dans les toilettes du collège, le calvaire du jeune garçon a duré de longues minutes. "Il a été mis au sol et traîné, comme pour passer la serpillière", nous explique sa maman, Gwenaëlle Provent. Mathéo raconte à nos confrères avoir été pris à partie en tentant de s'interposer lorsque le groupe d'agresseurs s'en est pris à l'un de ses amis.

Depuis, il se déplace en fauteuil roulant ou en béquilles, victime de sévères blessures qui l'empêchent de marcher sur de longues distances. "Il est toujours plâtré et a des vertèbres déplacées, poursuit Gwenaëlle Provent. Les problèmes physiques c'est une chose, mais l'impact moral, c'est très compliqué." Suite à son agression, Mathéo a commencé à avoir des crises de panique. Il est encore inenvisageable pour lui de retourner au collège, mais l'urgence "c'est de voir comment il va", estime sa mère.

Et surtout, le collège a tardé à réagir, provoquant la colère des parents qui n'ont pas été informés de l'agression de leur fils. "On nous a parlé d'un « incident qui s'était produit dans les toilettes ». Mais ce n'est que plusieurs jours plus tard, quand on est allé porter plainte, qu'on a appris la vraie version de l'histoire", dénonce Gwenaëlle Provent qui dit avoir reçu plusieurs messages de parents d'élèves faisant état de faits de harcèlement dans le même collège. "On va se battre, c'est choquant, poursuit-elle. Il faut que nos enfants puissent aller au collège sans avoir peur."

 

"Tout est mis en oeuvre pour assurer un suivi"


"J'aurais dû être informé plus tôt de la gravité de la situation et j'en assume la responsabilité", reconnaît Eric Lavis, directeur académique des services de l'Éducation nationale. Deux des agresseurs de Mathéo ont été exclus du collège pendant deux jours, et la maman du collégien a porté plainte auprès de la gendarmerie pour que cette affaire prenne une autre ampleur. Bien que le dossier ait mis du temps à être pris en charge, le rectorat assure que "tout est mis en oeuvre pour assurer un suivi".
 
Le responsable chargé des problématiques de harcèlement scolaire dans le département a été saisi pour faire la lumière sur ce dossier. Et plusieurs options ont été proposées à Mathéo qui pourra être scolarisé à domicile, retourner au collège en bénéficiant d'un accompagnement ou changer d'établissement s'il le souhaite. "Est-ce que les auteurs auraient dû être exclus définitivement ? Je ne sais pas, mais on ne peut plus décider de le faire puisqu'ils ont déjà été sanctionnés pour ces agissements", explique Eric Lavis.

Les parents de Mathéo, de leur côté, regrettent que la sanction ait été prise sans les en avertir, et sans tenir compte de l'état de santé de leur fils. Pour sa maman, pas question qu'il change de collège : "Ce n'est pas à la personne harcelée de partir". Alors le jeune garçon sera scolarisé à domicile en attendant que son état psychologique s'améliore. Si ces faits d'une rare violence "posent clairement problème", reconnaît le directeur académique, le rectorat espère trouver au plus vite une solution qui convienne à la famille.

 
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