Près d'une semaine après l'attribution des Jeux asiatiques d'hiver 2029 à l'Arabie saoudite, le skieur Clément Noël s'est étonné de cette décision comme de nombreux acteurs de la montagne. Le licencié de Val d'Isère espère notamment une nouvelle prise de conscience dans sa discipline.
Le champion olympique de slalom, Clément Noël, a estimé, ce lundi 10 octobre, "absurde" l'attribution des Jeux asiatiques d'hiver à l'Arabie saoudite, dans un pays "qui n'a pas la culture de la montagne".
"C'est absurde de mettre (les Jeux asiatiques d'hiver) là-bas", a lancé Noël, six jours après l'attribution de l'édition 2029 de la compétition à Neom, une mégapole futuriste en construction dans le désert montagneux du nord-ouest du riche État pétrolier du Golfe.
"D'un point de vue écologique, ça paraît être une catastrophe mais je ne connais pas assez le projet pour en parler. Moi, je connais l'aspect sportif, et sur le plan sportif, l'Arabie saoudite n'a rien à faire dans les milieux de montagne, personne ne regarde ça, personne ne fait ça. Les skieurs, on veut courir dans des lieux imprégnés de l'histoire de nos sports. C'est décevant de voir des Jeux dans des pays qui n'ont pas la culture montagne", a-t-il poursuivi.
"Il faudrait que la FIS prenne le problème à bras-le-corps"
Interrogé sur l'impact du réchauffement climatique sur son sport, le Vosgien, sacré champion olympique de slalom à Pékin en février, a demandé à ce que les habitudes "changent, avec nos instances à nous, pour contenir ce réchauffement climatique dans des proportions convenables."
Clément Noël, un des favoris pour le titre en slalom pour la prochaine saison, compte notamment sur une prise de conscience de la part de la Fédération internationale de ski (FIS) : "Il faudrait déjà que la FIS prenne le problème à bras-le-corps, on a l'impression qu'on n'entend jamais parler d'environnement à la FIS. La première mesure serait d'adapter le programme pour faire le moins de kilomètres possibles dans la saison, ne pas faire des allers-retours entre les États-Unis et l'Europe, ne pas rajouter d'étapes en Chine parce qu'ils veulent faire la promotion de leur montagne."
"Que la FIS propose et on sera les premiers à s'impliquer. Mais nous, tous seuls, on ne peut pas boycotter des épreuves trop lointaines. Mon job reste d'être performant sur des skis l'hiver", a conclu le Français de 25 ans.
De nombreux acteurs de la montagne s'étaient déjà indignés de la décision du Conseil olympique d'Asie (COA). Johan Clarey, autre médaillé olympique, avait notamment déclaré au micro de RMC : "C’est dramatique pour notre sport. Ça a déjà été compliqué avec la Chine, là on atteint un niveau… Je crois que l’Arabie saoudite n’a jamais été un pays auquel on pensait pour aller faire du ski, je ne vois pas quel message ils veulent envoyer."