Considéré comme le plus dangereux de Savoie, le passage à niveau de Viviers-du-Lac, 2 200 habitants, sera remplacé en 2022 par deux souterrains.
Viviers-du-Lac, village de 2 200 habitants, entre Chambéry et Aix-les-Bains, est surtout connu par son dangereux passage à niveau. Il devrait bientôt ne plus exister et être remplacé par deux souterrains et une déviation. Une nouvelle qui réjouit le maire Robert Aguettaz, un des premiers à alerter sur la dangerosité de l'infrastructure.
2 juin 2008, Allinges. Un bus scolaire et un TER entrent en collision au niveau du passage à niveau : sept collégiens décèdent. La SNCF et le Réseau ferré de France (RFF) sont condamnés pour homicides involontaires. Cet épisode, survenu en Haute-Savoie, a ému Robert Aguettaz, le maire de Viviers-du-Lac. Et l'a poussé à se mobiliser en demandant de flécher le passage à niveau de sa commune, considéré comme "le plus dangereux du département voire de la région Rhône-Alpes" selon ses dires.
Une dizaine d'accidents en 20 ans
Il s'explique : "Il y a un passage dangereux juste avant, aucune visibilité car en virage... Ce passage est problématique du fait de sa physionomie, du nombre de véhicules (10 000 par jour) qui passent par rapport au nombre de trains (100 par jour), des accrochages voitures-train, des accrochages entre des véhicules..." Si l'on ajoute le franchissement des barrières, les limites de vitesse non respectées, le constat semble accablant. Une dizaine d'accidents a eu lieu en 20 ans, aucun mortel.
Certains riverains abondent dans ce sens : "Des enfants sortent du train et traversent malgré que les barrières soient fermées, c’est très dangereux", dit l'un. "On n’entend pas la sonnerie et le feu rouge, on le voit au dernier moment avec le virage, un passage sous-terrain serait plus adéquat", déclare un autre.
C'est justement l'idée de SNCF Réseau et du Département, qui ont présenté lundi les contours de cet espace : le passage à niveau, en pente et en courbe, va disparaître pour laisser place à une déviation et deux souterrains sous l'infrastructure actuelle, "pour une sécurité totale pour piétons, cyclistes, habitants, transports", selon le maire qui n'a qu'une hâte, que les travaux commencent. "Si on ne veut pas arriver à une catastrophe...""Si on ne veut pas arriver à une catastrophe..."
Coût des travaux : 13 millions d'euros financés à parts égales par la SNCF et les collectivités locales (Département, Région, communauté d'agglomération Grand lac et la commune). Les nombreux usagers qui viennent travailler dans le bassin chambérien devraient être soulagés : durant l'ouvrage, le tracé ne sera pas modifié : "La route ne sera pas fermée car le tracé de route est hors circulation, mis à part des phases où on va se raccorder", explique Jean-Paul Cart, responsable du service travaux, études et routes du département de la Savoie. La livraison est prévue en mai 2022.