À quelques encablures de la frontière italienne, le Belvédère Hôtel s’est fait une spécialité de l’accueil des voyageurs en deux-roues. Une évolution qui a permis à l’affaire familiale de se maintenir.
Au Petit Saint-Bernard, le passage des deux-roues est incessant ce jeudi 8 août. Emplacement de choix, au bord de la route, pour un relais motards. Il y en a ceux qui roulent de col en col – la route des grandes Alpes, de Thonon jusqu’à Nice, n’est qu’à quelques kilomètres. D’autres font une virée jusqu’en Italie. Quel que soit l’itinéraire, la façade rose saumon du Belvédère Hôtel les attend.
Ceux qui posent leurs sacoches ici trouvent de quoi coller à leurs besoins. Devant la porte, un parking abrité leur est dédié. À l’entrée, sous les brochures touristiques, quelques outils sont à leur disposition en permanence.
"Pas beaucoup d'endroits qui pensent aux motards"
À peine arrivé, un motard en provenance de la vallée d'Aoste s’en empare allégrement pour un petit "entretien des six cents kilomètres" sur sa bécane. Il apprécie : "Personne ne se dit : "En allant en relais motard, je n’ai besoin de rien prendre, je vais trouver tout ce qu’il me faut." Mais parfois, il y a un truc qui manque et c’est bien de le trouver. C’est un petit plus."
"Je trouve qu’il n’y a pas beaucoup d’endroits qui pensent aux motards, alors qu’on est quand même nombreux à voyager !", souligne une autre. Quitte à débarquer un peu à l’improviste, après de nombreuses heures de route. Ces voyageurs "réservent moins longtemps en avance, ils se posent où ils arrivent le soir, généralement !", reconnaît son compagnon.
Du skieur au motard
Accueillir les voyageurs : au Belvédère Hôtel, l’histoire dure depuis quatre générations. L’arrière-grand-père avait acheté un relais de diligence de 1870. À une époque, l’établissement faisait le plein en hiver pour le ski. Depuis une vingtaine d’années, il y a eu "une inversion", explique Thomas Van Den Heuvel. Au point que désormais, l'établissement ne fonctionne qu'en saison estival.
"Ça fait 100 ans que c’est dans la famille et il ne faut pas que ça s’arrête !", s’enthousiasme l'actuel propriétaire avant le service du soir. "On essaye des choses, on se réinvente." Pour les motards et leurs engins, c’est le repos du soir devant la vue sur les horizons savoyards. Une caractéristique appréciée de longue date : la "position en balcon sur la vallée est remarquable", remarquait déjà un guide en 1904.