Dans un contexte de crise liée à la pandémie, les viticulteurs craignent plus que jamais le retour du gel annoncé dès mardi soir. En Savoie, les exploitants tentent de protéger leurs vignes mais se sentent impuissants face aux aléas de la météo.
Le yo-yo des températures fait craindre le pire aux viticulteurs. Après des semaines de chaleur quasi-estivale, les températures vont dégringoler 10 °C en dessous des normales saisonnières à partir de ce mardi 6 avril. Un retour du froid, du gel et peut-être même de la neige que les exploitants viticoles redoutent.
"Le gros coup de chaud de la semaine dernière ne nous a pas aidés. On a des vignes qui sont très sensibles au gel", note Sylvain Tiollier, installé dans le village de Cruet, en Savoie. Car la vigne a bourgeonné prématurément à cause des fortes températures.
Et les gelées attendues dans les prochains jours font craindre une catastrophe aux vignerons. Des précipitations sous forme de pluie et neige mêlées arriveront dès mardi soir dans les Alpes du nord, avec parfois du grésil jusqu'en plaine. Dans son exploitation bio, Philippe Tiollier fauche l'herbe afin de protéger les vignes de l'humidité.
"On espère que ça passera"
"On maintient la végétation basse. Si l'herbe est haute, l'humidité va être en contact avec les bourgeons", explique le vigneron du domaine de l'Idylle. Il pratique aussi les tailles courtes pour éviter le bourgeonnement précoce sur les cèpes de vigne. "Comme c'est une taille courte, on n'a que deux bourgeons par corne", montre Sylvain Tiollier qui reste inquiet face aux prévisions météo.
"On est toujours un peu impuissants face aux phénomènes climatiques. Il y a des méthodes de lutte, mais nos marges de manœuvre restent quand même limitées, estime-t-il. On espère que ça passera. On va faire brûler quelques bottes de paille pour faire de la fumée et limiter le gel."
Depuis le début de la crise du Covid-19, ce domaine viticole a perdu 50% de son chiffre d'affaires. Si la vigne du domaine de l'Idylle venait à geler en milieu de semaine, les répercussions seraient catastrophiques. On attend -4°C au minimum à partir de mercredi.