VIDEO. Mondiaux de ski alpin : de la gloire à la retraite forcée, pourquoi Jean-Noël Augert a été exclu à 23 ans de l'équipe de France

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Jean-Noël Augert, de la gloire à la retraite forcée ©FTV/Daniel Despin/Joane Mériot

À l'occasion des Championnats du monde de ski alpin de Courchevel-Méribel 2023, les équipes de France 3 Alpes sont parties à la rencontre des skieurs français médaillés lors des précédentes éditions. Titre de champion du monde, globes de cristal… Au début des années 70, Jean-Noël Augert, remporte tout. Mais à seulement 23 ans, la carrière du slalomeur va prendre une toute autre tournure.

Dans les années 70, il était surnommé le "petit prince de la Maurienne". Depuis, Jean-Noël Augert est devenu le gérant du restaurant le Saint-Moritz, au bord des pistes du Corbier en Savoie. Un établissement qui regorge de souvenirs. Parmi eux, les skis avec lesquels Jean-Noël Augert a remporté le titre de champion du monde de slalom en 1970, à Val-Gardena, en Italie.

"La première manche ne se passe pas trop mal, je finis 2 ou 3e. Puis il y avait une deuxième manche, et je la gagne, avec très peu de centièmes. Deux centièmes devant Patrick Russel et trois centièmes devant Billy Kidd, c’était serré", raconte Jean-Noël Augert.

Un palmarès inégalé

Jean-Noël Augert, possède le plus beau palmarès du ski français en slalom. En plus de son titre de champion du monde en 1970, il collectionne les globes de cristal en slalom - il est couronné en 1969, 1971, 1972 - et 13 victoires en coupe du monde dans cette spécialité.

 Il y avait toujours au moins 2 ou 3 Français dans les 10 premiers à chaque course.

Jean-Noël Augert, champion du monde de slalom en 1970

À cette époque, l'équipe de France de ski alpin est au zénith. Elle remporte 3 titres et 10 médailles lors de ces mondiaux. "On était une bonne équipe, il y avait Henri Duvillard, Alain Penz, Patrick Russel… Et c’est vrai qu’on gagnait pratiquement toutes les courses.", poursuit le champion du monde.

Une belle histoire qui tourne au cauchemar

Si Jean-Noël Augert enchaîne les titres et les victoires, la belle histoire va rapidement tourner au cauchemar à partir de 1973. Les nouveaux dirigeants de l'équipe de France de ski, appuyés par Pierre Mazeaud - le ministre des Sports de l’époque - prennent en grippe les coureurs. Le torchon brûle à tel point qu'ils expulsent six des meilleurs skieurs tricolores : Henri Duvillard, Patrick Russel, Roger Rossat-Mignod, les sœurs Ingrid et Britt Lafforgue et… Jean-Noël Augert. Une décision justifiée par un besoin de "rénovation" et de "rajeunissement" des équipes.

Abasourdi par cette décision, le champion olympique et légende du ski Jean-Claude Killy monte au créneau. "Ils sont victimes de règlements de compte entre d’anciens dirigeants, de nouveaux dirigeants, d’anciens entraîneurs et de nouveaux entraîneurs. Et pour moi, c’est tout simplement inadmissible", défend-il.

Moi, j’avais 23 ans, j’étais le meilleur slalomeur au monde. J’avais déjà gagné 18 médailles en Coupe du monde, et du jour au lendemain, je rentrais à la maison.

Jean-Noël Augert, champion du monde de slalom en 1970

"C’était un gros coup de massue, car c’est arrivé du jour au lendemain. C’était le début de la saison et on devait aller aux Championnats du monde à Saint-Moritz, et du coup, on a été obligés d’arrêter nos carrières", confie Jean-Noël Augert.

Une légende intacte

Depuis, le temps a passé, l'amertume aussi. Jean-Noël Augert a tourné la page. Aujourd'hui, il coule des jours heureux avec Françoise Macchi, sa compagne de toujours, ancienne skieuse de l'équipe de France. 

Le 20 janvier dernier, Jean-Noël Augert s’est rendu à Kitzbühel, en Autriche, pour recevoir un prestigieux trophée. "Ils fêtent les légendes du ski, et il y a 50 ans, j’avais gagné le slalom de Kitzbühel. Ils m’ont remis ça cette année et ça m’a vraiment fait plaisir", raconte-t-il fièrement. Un demi-siècle après, la légende reste intacte.

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