Dans le canton de Genève, le jeudi qui suit le premier dimanche de septembre est un jour férié. Beaucoup l'ignorent, mais il s'agit de commémorer un massacre protestant survenu au 16e siècle. La tradition a ensuite évolué pour que les habitants ne se substantent que ... de tartes aux pruneaux !
Dans les rues Genève, peu de passants connaissent l'histoire du "jeûne genevois". C'est Blaise Menu, pasteur de l'église protestante de Genève, qui nous en explique le sens. "Cela remonte à l'année 1567, année de troubles contre les protestants de Lyon, et le décret d'un jeûne, ici, à Genève, pour marquer sa solidarité avec cette situation de persécution", explique-t-il.
Pourquoi jeûner ? "On s'approche plus facilement de Dieu le ventre vide que le ventre plein. C'est une manière de créer une sorte de disponibilité en soi, pour être attentif à la situation d'autrui" reprend Blaise Menu.
Une tradition assez mysterieuse
Mais que vient faire la tarte aux pruneaux dans cette affaire ? Cette pâtisserie pourrait-être le symbole d'une nourriture austère, et préparé la veille du jour chômé pour des raisons de commodités. Le journal Le Temps évoque plusieurs explications, mais aucune théorie ne semble fermement validée.
"Est-ce c'est une invention des pâtissiers pour gagner de l'argent ? Ça, je ne sais pas !"
"J'ai toujours connu ça, mon père faisait déjà ça, mon grand-père, qui était aussi boulanger-patissier faisait déjà ça... Donc ça fait longtemps que cela existe", s'amuse Eric Emery, pâtissier genevois. "Est-ce c'est une invention des pâtissiers pour gagner de l'argent ? Ça, je ne sais pas !" poursuit-il, amusé.
Quoiqu'il en soit, cette tarte -franchement appétissante, n'a aujourd'hui plus rien d'un aliment de jeûne. "Mes tartes sont cuites avec une croûte croustillante, du jus qui frémit à travers les pruneaux ..." détaille Eric Emery, nous faisant saliver. À défaut d'offrir sa faim à autrui en guise de solidarité, on peut toujours offrir une tarte !