La crise du porc mobilise éleveurs, industriels et grande distribution. Richard Schmidhauser regarde lui toute cette agitation avec pas mal de recul. Pour valoriser sa viande, il a décidé de privilégier la qualité et le circuit court.
Reportage. Il est de ces porcs qui font encore le bonheur de leurs éleveurs. «Le prix de revient est à 2 euros le kilo. J’arrive ensuite à le revendre dans notre charcuterie entre 3.30 et 3.50 euros le kilo. Avec notre façon de travailler, on arrive à s’en sortir», explique Richard Schmidhauser, éleveur de porcs. On est bien loin là des 1.40 euros le kilo négociés par le gouvernement.Reportage de Fabrice Liégard, Yves-Marie Glo et Mélanie Ducret
Intervenants: Richard Schmidhauser, éleveur de porcs; Catherine Schmidhauser, charcutière; Loïc Rebuffet, boucher-charcutier;
Malgré des coûts d’alimentation plus conséquents, de 10 à 20 centimes le kilo tout de même et des frais à l’abattoir plus élevés. Le cas de cet éleveur semble une énigme, dont la réponse n’est en fait pas très loin, à quelques kilomètres de son élevage, derrière les portes de sa petite boucherie-charcuterie. La vente directe, qui gomme les intermédiaires et l’exempte de toute pression sur prix. Voilà le secret de Richard. «Nous, on ne ressent pas la crise. Les gens ne regardent pas le prix mais plutôt la qualité», estime Catherine, sa femme charcutière.
Une qualité qui pousse certains à venir d’assez loin. «Je fais partie des gens qui consomment de moins en moins de viande. Mais je ne m’interdis pas un petit plaisir de temps en temps», sourit une cliente, qui n’a pas hésité à parcourir plusieurs dizaines de kilomètres et défier les routes sinueuses de montagne pour venir jusqu’ici. Là-bas, c’est un peu le paradis du cochon. Et s’il y en a un qui ne compte surtout pas bouder son plaisir, c’est bien Loïc, le boucher. «La viande est moins grasse. Le peu de gras est plus ferme et il y a beaucoup plus de viandes. Il n’y a aucune carcasse rachitique. C’est vraiment du joli cochon».C’est vraiment du joli cochon»
Crise du porc? Baisse de la consommation? «Non, connais pas». Voilà ce qu’aurait aussi pu nous répondre Richard, notre éleveur.